Borrell à Moscou : des eurodéputés demandent sa démission

Archives : Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, le 5 février à Moscou
Archives : Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, le 5 février à Moscou Tous droits réservés Russian Foreign Ministry Press Service via AP
Par euronews
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Plusieurs eurodéputés ont qualifié "d'humiliant" le déplacement du chef de la diplomatie européenne en Russie. C'est le cas de plusieurs élus des pays baltes, voisins de la Russie.

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La visite de Josep Borrell à Moscou, marquée par des saillies de Sergueï Lavrov et l’annonce du renvoi de trois diplomates européens pour leur participation supposée à des manifestations en faveur de l’opposant Alexeï Navalny, continue de faire des remous à Bruxelles.

Plusieurs eurodéputés ont qualifié "d'humiliant" le déplacement, dont l'idée même était contestée, du chef de la diplomatie européenne en Russie la semaine passée. C'est le cas de plusieurs élus des pays baltes, voisins de la Russie.

Le député estonien Riho Terras a envoyé une lettre à la présidente de la Commission lui demandant de licencier le diplomate. Il assure à Euronews avoir recueilli la signature de près de 50 collègues de différents groupes politiques à une pétition appuyant sa demande.

"Je comprends que l'on veut dialoguer, mais si l'un joue au hockey sur glace, l'autre ne peut pas jouer à la danse des doigts. Et c'est ce qui s'est passé à Moscou. Le ministre russe des affaires étrangères a manipulé M. Borrell, l'a humilié, a attaqué nos alliés, les États-Unis, a attaqué l'Union européenne", a déclaré Riho Terras à Euronews.

"Je m'attendais à ce que M. Borrell comprenne à quel point c'était humiliant et présente sa démission", conclut l'eurodéputé du PPE.

"La crise est à Moscou, pas à Bruxelles"

Josepp Borrell s'est de son côté défendu en affirmant que la Russie n'avait pas saisi l'opportunité d'un dialogue. Un avis partagé par l'eurodéputé français Bernard Guetta, qui se félicite du fait que l'UE a parlé d'une seule voix depuis l'affaire Navalny et les répressions policières en Russie, d'où cet accueil glacial de Lavrov à Moscou.

"Je ne vois pas pourquoi le Parlement Européen devrait aller offrir une victoire à monsieur Poutine alors qu'il vient de essuyer une défaite politique absolument considérable. La crise est à Moscou, elle n'est pas a Bruxelles", a déclaré sur Euronews l'élu du parti Renew Europe.

"Évidemment il y a des nuances, peut-être même des différences, sur quels types des sanctions il faudrait appliquer aujourd'hui contre la Russie. Moi pour ma part, comme beaucoup d'autres de mes collègues députés, je pense que beaucoup plus que de sanctionner la Russie, il faut sanctionner l'entourage de monsieur Poutine", poursuit-il.

Alors que certains États membres demandent à l'Allemagne d'abandonner le projet Nord Stream 2, Bernard Guetta estime que ce moyen de pression ne devrait être utilisé qu'en dernier recours contre le Kremlin.

Lundi prochain, Josep Borrell devrait répondre à la colère de certains ministres des Affaires étrangères européens, opposés dès le départ à cette visite diplomatique.

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