La hausse des prix du gaz et de l'électricité inquiète les industries européennes

La crise énergétique n'épargne ni les foyers ni les géants industriels. Pour l'entreprise Nyrstar qui produit du zinc le coût est particulièrement élevé. La société a réduit sa production de 50% à cause de la hausse des prix de l'électricité.
Trois de ses fonderies en Europe sont concernées dont celle de Budel-Dorplein aux Pays-Bas. "Parfois cela coûte plus cher de produire du zinc que d'arrêter la production. Dans ces moments-là on décide de ne pas produire de zinc évidemment", explique le directeur général du site Henk Leendertse. Cette usine fonctionne complètement à l'électricité qui représente jusqu'à 80% des coûts de production contre 50% l'année dernière.
Mais cette hausse n'est pas la seule difficulté. Même si l’usine a recours à de l'électricité produite de façon durable, les permis de polluer ajoutent des frais supplémentaires. "Les fournisseurs d'électricité répercutent sur l'industrie les émissions de carbone. Donc nous payons pour le CO2 de l'électricité, alors que dans le même temps 100% de l'électricité que nous achetons est durable", explique Henk Leendertse. Il existe pourtant une réglementation européenne sur un mécanisme de compensation. Mais tous les Etats membres, dont les Pays-Bas, n’appliquent pas strictement la règle.
Nyrstar demande donc au gouvernement néerlandais d'aider les entreprises qui subissent les effets collatéraux de la transition climatique avant qu'il ne soit trop tard. "Cette compensation doit être proposée à toutes les industries concernées dans tous les pays membres. Les entreprises européennes font déjà beaucoup d'efforts pour réduire leur empreinte carbone", insiste Peter Claes président d’IFIEC Europe (International Federation of Industrial Energy Consumers).
Comme d'autres industries énergivores, Nyrstar essaye de trouver l'équilibre entre la demande des clients et la sauvegarde de l'emploi. Mais cette balance peut basculer rapidement.