La société civile demande aux responsables politiques plus de moyens en matière de formation pour mieux écouter et aider les victimes de harcèlement et d'agression.
Des mouvements féministes, des musiciens et même des opposants au capitalisme, tous rassemblés dimanche dans les rues de Bruxelles pour dénoncer les violences faites aux femmes. Le mot clef #BalanceTonBar" est l'une des dernières initiatives lancées en Belgique pour réclamer la fin des agressions et du harcèlement.
Les participants souhaitent alerter les hommes sur l'ampleur de ce phénonème. "Nous attendons des hommes qu'ils soient nos alliés, qu'ils soient proactifs dans cette lutte", insiste Maïté Meeus, à l’origine de l’initiative. A l'image de Me too, elle a lancé il y a quelques semaines le mouvement Balance ton bar pour aider les femmes victimes d'agression afin de leur donner l'occasion de s'exprimer de façon anonyme.
Les organisations de défense des droits des femmes estiment que les autorités doivent aussi faire plus pour venir en aide aux victimes et doivent d'abord les écouter. L’Union féministe inclusive autogérée (UFIA) réclame une formation auprès des policiers afin d'offrir un accueil décent aux victimes . Laura, de l’UFIA, s’étonne du fait que les "survivantes passent par les comptes Instagram des militantes pour libérer la parole plutôt que d’aller essayer en fait de réclamer justice". Les femmes ne sont pas seules dans ce combat pour leurs droits. Les hommes étaient aussi nombreux dans les rues de Bruxelles.
Ces changements nécessitent l'implication des autorités et de la société civile, un effort que le monde politique belge appelle de ses voeux. "70%des plaintes sont classées sans suite, ça veut dire que la femme reste sans réponse avec un grand sentiment d'injustice", explique la députée belge Laurence Zanchetta (PS). La prochaine étape pour les responsables politiques mais aussi pour l'ensemble de la société est de transformer ces paroles en acte.