Le bras de fer se poursuit entre l’UE et la Hongrie sur l’Etat de droit

La ministre hongroise de la Justice Judit Varga
La ministre hongroise de la Justice Judit Varga Tous droits réservés Olivier Matthys/AP
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Par Sandor ZsirosEuronews
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La Commission européenne dénonce la dégradation des valeurs fondamentales en Hongrie. Mais Budapest reste sur ses positions et ce malgré les différentes procédures lancées par les institutions de l'UE.

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L'Etat de droit en Hongrie s'est détérioré l'année dernière. C'est le constat dressé par la Commission européenne. Elle insiste en particulier la question des personnes LGBT et sur les écoutes téléphoniques de journalistes et d'hommes d'affaires proches de l'opposition.

Le gouvernement populiste du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a fait l'objet lundi d'une audition par le Conseil, l'institution qui représente les Etats membres. L'Union a lancé il y a quatre ans une procédure contre Budapest au nom de l'article 7 du traité sur le fonctionnement de l’UE qui défend les valeurs fondamentales. Mais cette démarche demeure sans effet pour le moment sur la Hongrie, qui reste sur ses positions.

"Le message le plus important c'est que le 3 avril, les Hongrois ont choisi. Les gens suivent aussi les affaires européennes et leur réponse à la procédure de l'article 7 est qu'ils soutiennent la politique du gouvernement hongrois sur l'Europe et sur toutes les questions liées à l'Etat de droit", répond la ministre hongroise de la Justice Judit Varga.

Elle assure d’ailleurs qu’un "mandat de plus de trois millions d'électeurs écrase tout et donne les bonnes réponses à tout".

Les pays scandinaves et les Pays-Bas sont les plus critiques contre Budapest sur la question de la démocratie. Le Danemark dénonce particulièrement l'atmosphère politique qui précédait les élections législatives. Mais la procédure de l'article 7 ne devrait pas entrainer prochainement de sanction ou de compromis.

"Au cours des quatre dernières années, ces auditions ont pratiquement débouché sur rien. Je ne dirais pas qu'elles sont inutiles parce qu'elles sont toujours utilisées comme un levier ou un moyen de pression sur les gouvernements", explique Dániel Hegedűs, analyste au German Marshall Fund.

Toutefois la Commission européenne a lancé pour la première fois la procédure de conditionnalité sur l'Etat de droit contre Budapest. Ce mécanisme permet de suspendre les fonds de l'UE en cas de violation des droits fondamentaux.

Mais dans le même temps, la diplomatie européenne dépend aussi du bon vouloir du gouvernement hongrois. Il faut l'unanimité des Etats membres pour adopter le dernier train de sanctions contre la Russie et jusqu'à maintenant la Hongrie s'oppose à un embargo sur le pétrole russe.

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