La Commission européenne active le mécanisme sur l’Etat de droit à l’encontre de la Hongrie

La présidente de la Commission européenne devant le Parlement européen
La présidente de la Commission européenne devant le Parlement européen Tous droits réservés Jean-Francois Badias/The Associated Press
Par Shona MurrayEuronews
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Pour la première fois la Commission européenne active le mécanisme de conditionnalité sur l'Etat de droit et vise la Hongrie. Cette procédure peut entrainer la suspension des fonds européens.

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Deux jours après la très large victoire électorale du Premier ministre hongrois, les tensions reprennent de plus belle avec les institutions européennes. Cette fois l'offensive est venue de la Commission européenne. La présidente de l'institution, Ursula von der Leyen, a décidé mardi d'employer pour la première fois le mécanisme de conditionnalité sur l'Etat de droit.

Le Commissaire européen au Budget Johannes "Hahn s'est entretenu avec les autorités hongroises et les a informées que nous allions envoyer maintenant la lettre de mise en demeure pour activer le mécanisme", a expliqué la responsable allemande devant le Parlement européen.

L'UE et Budapest s'affrontent depuis plusieurs années sur les atteintes portées aux valeurs fondamentales en Hongrie. Le mécanisme de conditionnalité sur l'Etat de droit, en vigueur depuis janvier 2021, permet de suspendre le versement des fonds européens en cas de violation de ces principes.

Pour certains eurodéputés la Commission aurait dû lancer la procédure depuis longtemps. "L'une des raisons qui explique l'influence aussi forte de Viktor Orban c'est que de nombreuses personnes à Bruxelles n'ont pas tiré les leçons du passé et qui l'ont soutenu par le passé et maintenant ils doivent avancer rapidement sur des questions comme le mécanisme sur l'Etat de droit mais aussi concernant d'autres sanctions contre la Hongrie et Viktor Orban", insiste l’eurodéputé Rasmus Andresen (les Verts).

La Pologne ménagée

La Pologne est aussi accusée de violer les valeurs européennes. Mais la Commission n'a pas encore lancé de procédure formelle. Or pour certains parlementaires il faut aussi agir face aux dérives à Varsovie.

"Nous sommes inquiets par le fait que la Commission négocie avec le gouvernement polonais alors que l'Etat de droit n'est pas négociable, l'indépendance de la justice n'est pas négociable", insiste la députée européenne libérale Sophie in 't Veld.

La ministre hongroise de la Justice a répondu sur Facebook à l'annonce de la Commission européenne. Elle estime que l'institution devrait accepter la décision des électeurs hongrois.

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