Face à l'augmentation des catastrophes naturelles liées au changement climatique, l'Espagne et le Portugal unissent leurs forces d'intervention pour assurer une réponse transfrontalière plus efficace et plus rapide.
Si les catastrophes naturelles ne connaissent pas de frontières, ce n'est pas le cas des services de gestion des urgences.
Lorsqu'un désastre naturel frappe une région transfrontalière, les différences de procédures administratives des pays concernés et la barrière linguistique retardent souvent l'intervention des autorités.
Au cours des cinq dernières années, les feux de forêt en Espagne et au Portugal ont dévasté près d'un million d'hectares.
"Nous avons vécu des moments difficiles ici. Tout le village a essayé de lutter contre les incendies", raconte Modesto García Gomara, pompier au village d'El Maíllo, près de Salamanque, en Castille et Léon.
"Aujourd'hui, un feu de forêt est une catastrophe, ils deviennent de plus en plus virulents. Les ressources de Salamanque ne suffisent plus, il faut faire appel à l'étranger", ajoute-t-il.
Une coopération transfrontalière pour mieux répondre aux désastres naturels
Pour coordonner et accélérer la réponse en cas d'incendie, d'inondations, ou de toute autre catastrophe naturelle, l'Espagne et le Portugal ont récemment mis en place un projet commun baptisé ARIEM+ (Assistance mutuelle interrégionale en cas d'urgence et de risques transfrontaliers).
Les principaux objectifs de l'initiative sont les suivants :
Accroître la résilience territoriale face aux risques naturels transfrontaliers
Promouvoir les investissements pour faire face aux risques spécifiques, assurer la résilience aux catastrophes et développer des systèmes de gestion des désastres naturels.
Définir un plan territorial pour les urgences transfrontalières et préparer une carte des risques.
Créer un réseau de commandement opérationnel unique pour coordonner l'aide d'urgence.
Le projet ARIEM+ concerne les régions espagnoles de Galice - qui en assure la gestion depuis un centre d'urgence à St-Jacques de Compostelle - et de Castille et Léon, ainsi que le nord du Portugal.
Le budget d'ARIEM+ s'élève à environ 4 millions d'euros. Le Fonds de cohésion de la politique de l'UE en a financé 75 %, les 25 % restants provenant des trois régions concernées par le projet.