De nombreux jeunes athlètes ukrainiens ont vu leurs rêves de gloire s'envoler alors que la guerre contre la Russie entre dans sa troisième année.
PUBLICITÉLorsqu'Oleksandra Paskal est entrée pour la première fois sur le tapis de gymnastique à l'âge de quatre ans, son entraîneuse Inga Kovalchuk a été impressionnée par son potentiel.
C'était avant qu'un missile russe ne s'abatte sur sa maison à Odessa, en mai 2022, l'ensevelissant sous les débris et lui sectionnant la jambe gauche.
Aujourd'hui âgée de 8 ans, Oleksandra rêve de participer aux Jeux paralympiques. Elle a repris l'entraînement après seulement six mois de rééducation à la suite de l'attaque.
Elle a remporté sa première compétition un an après sa blessure et fait des adeptes bien au-delà de la communauté de la gymnastique.
Inga Kovalchuk estime que l'invasion russe de l'Ukraine est en train de détruire une culture sportive qui, pendant des décennies, a été l'une des meilleures d'Europe.
"Ma tâche principale aujourd'hui n'est pas d'obtenir de bons résultats sportifs, mais de préserver la santé mentale et physique de nos enfants", déclare l'entraîneuse.
La reconstruction du sport ukrainien sera longue
Selon le ministère ukrainien des sports, plus de 500 installations sportives ont été endommagées ou occupées par les troupes russes depuis le début de l'invasion.
Beaucoup de jeunes athlètes ne peuvent plus pratiquer leur sport car leurs entraîneurs ont rejoint l'armée ou se sont enfuis à l'étranger. Les enfants restés en Ukraine voient souvent leur entraînement interrompu par des alertes aux raids aériens qui peuvent durer des heures.
Selon Veerle De Bosscher, professeure de politique sportive à l'université de Vrije en Belgique, même si la guerre s'arrêtait demain, il faudrait une décennie à l'athlétisme ukrainien pour se rétablir.
Le boxeur ukrainien Maksym Halinichev a remporté la médaille d'argent aux Jeux olympiques de la jeunesse à Buenos Aires en 2018.
Dans une interview accordée à la Fédération ukrainienne de boxe en décembre 2021, il a fait part de trois ambitions : vaincre le boxeur qui l'a empêché de remporter l'or, apprendre à sa fille à se défendre et remporter une médaille pour l'Ukraine aux Jeux olympiques de Paris.
Lorsqu'on lui a demandé s'il lui arrivait d'avoir peur avant un combat, il a décrit sa façon de penser : "La peur peut influencer les gens de différentes manières. Certains sont paralysés par la peur, d'autres réagissent en se libérant".
"Si vous pouvez vous contrôler et contrôler votre corps, et si vous adoptez la bonne attitude, alors la peur s'estompera", a-t-il ajouté.
Malheureusement, Maksym Halinchev ne participera pas aux Jeux olympiques de Paris. Il s'est engagé comme soldat pour l'Ukraine et a été tué sur le front en mars 2023 à l'âge de 22 ans.
Il fait partie des 400 athlètes tués depuis le début de la guerre.