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Des sirènes ont retenti pour marquer les 50 ans de l'invasion turque à Chypre

La zone tampon gardée par les Casques bleus de l'ONU, symbole de la division de Chypre 50 ans après l'invasion turque.
La zone tampon gardée par les Casques bleus de l'ONU, symbole de la division de Chypre 50 ans après l'invasion turque. Tous droits réservés Petros Karadjias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
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Par euronews avec agences
Publié le Mis à jour
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Aucune solution de rapprochement entre les communautés turques et chypriotes grecques ne semble possible à ce stade.

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Alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie s'éternise depuis presque deux ans et demi, les Chypriotes grecs n'oublient pas qu'une partie de l'île est occupée militairement depuis tout juste 50 ans. Pour marquer le début de l'opération militaire turque du 20 juillet 1974, des sirènes ont retenti samedi matin à l'aube sur la partie grecque de l'île avant des hommages officiels et familiaux aux soldats tués durant cette invasion qui s'était traduit par le déplacement d'environ 40% de la population.

Depuis cette date, seule la partie grecque est reconnue comme Etat par la communauté internationale. Pour séparer les deux parties de l'île, une zone tampon a été établie où patrouille la Force des Nations unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), traverse aujourd'hui l'île d'ouest en est, avec des points de passage et des contrôles frontaliers séparant le sud, à majorité chypriote grecque, du nord chypriote turc.

"Cela fait 50 ans maintenant et il n'y a toujours pas de solution, et il n'y a pas d'espoir", explique Demetris Toumazis, emmené en Turquie en tant que prisonnier de guerre en 1974.

Deuil au sud et fête au nord

Si dans le Sud, l'heure est au recueillement, dans la partie nord de l'île, dans la République Turque de Chypre du Nord (RTCN) autoproclamée et reconnue seulement par Ankara, l'ambiance est à la fête.

Le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, y est arrivé dans la matinée, sous haute sécurité, pour assister notamment à un défilé militaire.

La RTCN, qui a déclaré unilatéralement son indépendance en 1983, mais reste soumise à un embargo international, et vit sous perfusion de la Turquie qui y fait séjourner quelque 30 000 soldats.

Après des décennies de pourparlers infructueux en vue d'une réunification, la dernière envoyée en date des Nations unies, la diplomate colombienne Maria Angela Holguin Cuellar, a écrit dans une lettre ouverte début juillet qu'il était nécessaire de "s'éloigner" des solutions du passé et de "penser différemment".

"Toutes les parties concernées, y compris les deux communautés chypriotes, ainsi que la Turquie en particulier, doivent de toute urgence s'engager véritablement en faveur d'un règlement pacifique" sur la base des résolutions de l'ONU, a exhorté l'Union européenne dans une déclaration marquant cet anniversaire. 

Le dernier cycle de négociations a échoué en 2017. Auparavant, les Chypriotes grecs avaient rejeté, en avril 2004, lors d'un référendum, un plan d'unification soutenu par les Nations unies.

Samedi, à l'occasion d'une revue militaire, le président turc a de nouveau écarté l'hypothèse d'une solution fédérale.

Recep Tayyip Erdoğan a ainsi rejeté la perspective de nouvelles négociations internationales sous l'égide de l'ONU pour la réunification de l'île de Chypre, divisée depuis 50 ans.

"Nous pensons qu'une solution fédérale n'est pas possible à Chypre. Il n'y a aucun bénéfice pour personne à poursuivre des négociations comme celles abandonnées en Suisse" en 2017, à l'issue d'un nouvel effort de l'ONU", a déclaré le président Erdogan.

L'invasion avait été déclenchée par une tentative de coup d'Etat de nationalistes chypriotes grecs, soutenus par la junte des colonels à Athènes, pour rattacher l'île à la Grèce.  

Sous administration britannique, Chypre est devenue indépendante en 1960 via un traité qui lui interdisait de s'unir avec la Grèce ou la Turquie. Le Royaume-Uni conservera néanmoins 3% du territoire via une présence militaire.

Mais cette paix précaire avait basculé en 1963 après des violences intercommunautaires, qui avaient conduit les Chypriotes turcs à se retirer dans des enclaves, divisant déjà Nicosie.

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Malgré ce long différend, la partie grecque de l'île est devenue membre à part entière de l'Union européenne en 2004 sans parvenir à régler son contentieux avec la Turquie.

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