La nourriture qui n'a pas été consommée dans les infrastructures des Jeux olympiques de Paris 2024 est redistribuée aux personnes les plus précaires.
Chaque nuit, depuis le début des Jeux olympiques, des équipes de 2 à 3 bénévoles s'organisent et partent avec un camion frigorifique sur les sites olympiques afin de récupérer ce qui n'a pas été consommé. Ils sont ensuite emmenés dans les entrepôts de la Banque alimentaire près de Paris où ils seront pris en charge le jour même par des associations et redistribués aux personnes précaires.
"Pendant les JO, nous récupérons des produits tous les jours, en particulier au village olympique. Beaucoup de fruits et de légumes, un peu de viande et des plats préparés", détaille Nicolas Dubois, chef de cet entrepôt situé à Gennevilliers, au nord de la capitale française.
Manque d’assaisonnement, nourriture médiocre, portions trop petites : des athlètes de différents pays ont critiqué les repas servis au restaurant du village olympique, y compris la star américaine de la gymnastique Simone Biles.
Mais du côté des associations, pas question de faire la fine bouche : "à la distribution, tout est accepté. Les gens sont simplement contents d’avoir des produits frais", commente Pinto Manuel, 73 ans, chauffeur-livreur bénévole d'une des associations bénéficiaires de ces surplus.
Une palette de produits secs est chargée dans sa camionnette blanche. Bonus du jour : des cageots de citrons en provenance du village olympique. "Plus il y a de produits, mieux c’est", dit-il. Le tout sera distribué aux bénéficiaires de l’association dans l’après-midi.
Les cageots collectés ce matin-là via la Banque alimentaire, où se mêlent pêches, pommes, tomates et aubergines, seront triés par les bénévoles chargés de retirer les produits trop abîmés pour être consommés. Deux volontaires s’affairent autour de gros cartons dans une petite chambre froide située près de l’entrée de l’entrepôt. On y trouve des produits frais en tout genre.
Depuis le début des compétitions, la Banque alimentaire a récupéré 30 tonnes de marchandises, dont la moitié ont transité par l’entrepôt de Gennevilliers. Deux autres associations, les Restos du Cœur et le Chaînon manquant, sont aussi chargées de la collecte des invendus.
Une partie des dons collectés par la banque alimentaire a été apportée à une épicerie d'Epinay-sur-Seine, une banlieue nord de Paris, qui vend des aliments à des prix très réduits.
"Nous profitons de cet endroit parce que cela nous aide, cela nous aide énormément. Pour nous, les gens qui ne gagnons pas beaucoup d'argent, pour une famille qui souffre. Nous venons ici pour nous procurer de la nourriture pour le mois. Au lieu d'acheter dans un magasin cher, nous achetons moins cher ici," explique Jeanne Musage, une cliente régulière.
Le réseau des 79 banques alimentaires à travers la France collecte habituellement des produits auprès d’industriels, de distributeurs et du grand public. Il bénéficie aussi de fonds européens pour l’achat de produits.
En 2023, les banques alimentaires ont distribué, via quelque 6000 associations caritatives partenaires, l’équivalent de 241 millions de repas.