Deux élections régionales sont prévues en Allemagne. Alors que la récente attaque au couteau a relancé le débat sur l’immigration, en Thuringe, l’extrême droite caracole en tête des sondages.
PUBLICITÉOriginaire de Guinée, Omar Diallo habite dans ce quartier d’Erfurt, dans la région de Thuringe. Un soir, alors qu’il était avec des amis, plusieurs hommes sont venus les agresser.
"Tout à coup, des hommes costauds vêtus de noir ont crié : "Qu'est-ce que vous faites ici, putain d'étrangers, dégagez !" Ils ont attrapé l'un d'entre nous et l'ont violemment frappé, au point qu'il a dû être hospitalisé pendant trois jours".
À quelques jours des élections régionales en Thuringe, prévues le 1er septembre, certains redoutent une victoire de l’extrême-droite. Le parti AfD est en tête des sondages avec environ 30 % d’intentions de vote.
"Je pense que les forces conservatrices de droite et les forces populistes autoritaires, qui deviennent très fortes ici en Thuringe, présentent un grand danger. En d'autres termes, il y a un grand danger que cela conduise à une normalisation, que certains récits s'étendent au reste de la société et deviennent banals. C'est ce qui me préoccupe le plus", explique Doreen Denstaedt, ministre de la Justice et de l'Immigration de Thuringe.
"Nous nous promenons avec une certaine crainte. Personne ne souhaite vraiment que le parti d’extrême droite arrive au pouvoir. Ce que l'on appelle la "remigration" est particulièrement inquiétant", explique Daniel Egbe, fondateur de l'Association de lutte contre les discriminations (AMAH).
Si l’AfD l’emporte, ce sera la première fois qu’un parti d’extrême droite dirige une région allemande depuis la Seconde Guerre mondiale.
Il y a quelques jours, un fait divers est venu relancer le débat sur l’immigration en Allemagne : l’attaque au couteau par un Syrien de 26 ans, qui a fait trois morts et huit blessés. Un drame qui a mis le parti d’Olaf Scholz sous pression.