Les habitants du village suisse de Brienz ont été contraints de quitter leur domicile pour la deuxième fois en moins de deux ans, face au risque d'un important glissement de terrain.
Les quelque 80 habitants de Brienz ont dû évacuer leurs maisons pour la deuxième fois en 18 mois alors qu'un énorme torrent de rochers menace de nouveau d'engloutir ce village des Grisons.
La région est en alerte rouge face aux risques de glissements de terrain dévastateurs, qui pourrait être maintenue jusqu'au printemps. Quelque 1,2 million de mètres cubes de rochers situés au-dessus du village se déplacent vers le bas de la vallée et menacent de détruire l'ensemble de la localité.
Les habitants du village, mais aussi les animaux, les œuvres d'art, les objets historiques et les archives locales ont été déplacés. L'autel de style gothique tardif, vieux de 500 ans, a ainsi été retiré de l'église Saint-Calixte pour la deuxième fois.
Les habitants avaient jusqu'à 13 heures dimanche pour quitter leur domicile. Depuis, plus personne n'est autorisé à entrer dans le village.
"Tout le monde est parti de son plein gré, il n'y a pas eu d'incidents", affirme Pascal Porchet, chef du Centre cantonal de commandement et de contrôle. "La communication avec les habitants a été bonne, tant de la part de la municipalité que lors des réunions communautaires".
Cette restriction restera en vigueur jusqu'à ce que la menace d'un glissement de terrain ait été écartée.
"Nous ne savons pas quand nous pourrons revenir"
Pour renforcer les mesures d'évacuation et maintenir la sécurité, la zone est désormais sous surveillance électronique permanente.
"Nous disposons d'un système de vidéosurveillance dans tout le village, nous pouvons voir chaque recoin", indique Pascal Porchet. "Tout mouvement important dans le village déclenchera une alarme. Nous sommes confiants et optimistes et pensons qu'il n'y aura pas d'incidents".
C'est la deuxième fois en 18 mois que les habitants de Brienz sont contraints de quitter leurs maisons en raison du risque de glissement de terrain.
"C'est un sentiment très particulier, car c'est la deuxième fois que nous devons évacuer", déclare le maire de la commune de l'Albula, Daniel Albertin. "L'ambiance est beaucoup plus tendue cette fois-ci".
"Aujourd'hui, nous sommes confrontés à une situation difficile : nous ne savons pas quand nous pourrons revenir", précise-t-il.
Les spécialistes ont utilisé un hélicoptère pour installer de nouveaux miroirs à prisme dans un tachymètre laser, un système d'alerte précoce, au-dessus de Brienz.
Ces miroirs mesurent le déplacement de la montagne et, selon les premières mesures, un pan du massif glisse de 20 centimètres par jour.