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Les services d'aide aux victimes d'agressions reçoivent de nombreux appels après le procès des viols de Mazan

Des militantes du groupe féministe NousToutes demandernt une meilleure justice pour les victimes de viol, après la condamnation de 50 hommes pour le viol de Gisèle Pelicot.
Des militantes du groupe féministe NousToutes demandernt une meilleure justice pour les victimes de viol, après la condamnation de 50 hommes pour le viol de Gisèle Pelicot. Tous droits réservés  Thomas Padilla/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Thomas Padilla/Copyright 2024 The AP. All rights reserved.
Par Sophia Khatsenkova
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La plateforme d'aide aux victimes, qui pensent avoir été droguées puis agressées a été créée au cours du procès de viols de masse de Mazan qui a secoué la France et le reste du monde.

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C'est l'une des nombreuses retombées du procès des viols collectifs de Mazan qui a fait la une de l'actualité internationale.

Depuis le verdict de la semaine dernière, les appels se multiplient dans un centre d'appel situé dans un hôpital parisien (APHP).

Les spécialistes qui y travaillent aident les victimes de soumission chimique - le fait d'administrer des médicaments à une personne pour l'agresser. Le centre reçoit jusqu'à dix appels par jour.

Dès 9 heures précises, Leila Chaouachi, pharmacienne et responsable du service, rappelle les victimes qui, comme Gisèle Pelicot, pensent avoir été droguées et agressées.

Dominique, le désormais ex-mari de Gisèle Pelicot, a été reconnu coupable d'avoir drogué et recruté des hommes pour la violer à son insu pendant plus de dix ans.

Lui et les cinquante hommes qu'il a recrutés pour abuser sexuellement de Gisèle Pelicot ont été condamnés pour leurs crimes la semaine dernière.

Montage des premières pages de certains journaux britanniques réagissant à l'affaire du procès pour viol de Gisèle Pelicot.
Montage des premières pages de certains journaux britanniques réagissant à l'affaire du procès pour viol de Gisèle Pelicot. Kirsty Wigglesworth/Copyright 2024 The AP. All rights reserved

"Personne n'a le droit de te toucher. Le droit de violer ou d'agresser quelqu'un n'existe pas", a répondu Leila Chaouachi, d'un ton calme mais ferme, après qu'une victime a expliqué qu'elle pensait avoir été droguée et agressée.

Bien qu'elle encourage les victimes à déposer une plainte officielle auprès des autorités locales, elle comprend que certaines d'entre elles ne soient pas encore prêtes.

"Je ne veux pas faire pression sur qui que ce soit. Je veux les guider parce que parfois, tout ce dont elles ont besoin, c'est de quelqu'un qui les écoute", a-t-elle déclaré à Euronews.

Augmentation du nombre d'appels de professionnels de la santé

Les victimes peuvent ensuite faire analyser leurs cheveux à la recherche de traces de drogue dans le cadre d'un programme national de recherche mené par le centre.

"Trois mèches de cheveux sont prélevées pour être testées. L'une d'elles est analysée pour les cannabinoïdes, l'autre pour les médicaments et les stupéfiants, et la troisième pour le GHB (connu sous le nom de drogue du viol). Nous donnerons les résultats aux victimes dans deux mois", explique Leïla Chaouachi.

Le procès du viol collectif de Pelicot a propulsé la notion de soumission chimique sous les feux de la rampe.

Bien qu'il n'y ait pas de chiffres actualisés pour 2024, près de 2 000 plaintes ou appels ont été enregistrés par le centre de Paris en 2022, soit une augmentation de 69 % par rapport à l'année précédente.

Environ 80 % de ces cas concernaient des femmes, notamment entre 20 et 29 ans.

"Il y a eu un premier sursaut avec le mouvement #MeToo en 2017 mais le procès des viols collectifs va marquer un point de non-retour", estime Leïla Chaouachi.

Leïla Chaouachi, pharmacienne et spécialiste de la soumission chimique
Leïla Chaouachi, pharmacienne et spécialiste de la soumission chimique Euronews

Autre conséquence marquante du procès Pelicot : la vague inédite d'appels de professionnels comme des médecins, des magistrats ou des ONG.

"Ce qui est frappant depuis le procès du viol collectif Pelicot, c'est la sur-mobilisation des professionnels de santé, qui sont sidérés par le fait que cette victime était en errance depuis si longtemps, avec des symptômes qu'elle décrivait et dont elle se plaignait, mais qui n'avaient pas été identifiés comme pouvant relever de l'administration de substances", a déclaré Leïla Chaouachi.

"Ces professionnels reconnaissent qu'ils auraient pu passer à côté, et c'est pourquoi nous sommes particulièrement demandeurs de formations pour améliorer ce repérage des signes avant-coureurs".

Le gouvernement français a promis de lancer des réformes pour aider les personnes qui craignent d'avoir été droguées puis violées, notamment en finançant des kits de test.

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