Le nouveau gouvernement de coalition roumain approuve un nouveau plan économique visant à maîtriser les déficits budgétaires pour l'exercice fiscal 2025.
Le Premier ministre roumain, Marcel Ciolacu, a annoncé lundi qu'il avait décidé, avec ses partenaires de coalition, d'adopter de nouvelles mesures économiques pour résoudre les problèmes de déficit budgétaire dupays.
Le Premier ministre nouvellement élu a souligné que cette ordonnance n'était pas une mesure "d'austérité ou de pauvreté", précisant que les modifications apportées aux perspectives économiques du pays étaient temporaires et qu'elles seraient modifiées en fonction de l'amélioration des conditions économiques.
Le nouveau plan approuve une augmentation des impôts et plafonne une série de subventions, ainsi que les salaires et les pensions du secteur public, qui devaient être indexés à partir de janvier.
Le décret d'urgence fait passer l'impôt sur les dividendes des sociétés de 8 à 10 % et abaisse le seuil d'imposition des petites entreprises, définies en Roumanie comme des sociétés employant trois personnes ou moins et dont les revenus ne dépassent pas 500 000 euros par an.
D'autres changements éliminent les exonérations fiscales et les incitations pour certains secteurs florissants du pays, notamment les technologies de l'information et la construction. Un impôt foncier sur tous les bâtiments appartenant à une société a également été réintroduit et fixé à 1 %, alors qu'il était initialement prévu à 1,5 %.
Selon le ministre roumain des Finances, Barna Tanczos, ces mesures devraient permettre d'économiser jusqu'à 130 milliards de lei roumains (26,14 milliards d'euros) d'ici à la fin de l'année, afin d'essayer d'enrayer la spirale déficitaire du pays.
Selon Tanczos, le déficit actuel de Bucarest représente environ 8,5 % du produit intérieur brut (PIB) de la Roumanie, ce qui fait de ce pays le plus grand déficit en pourcentage du PIB de l'Union européenne, bien qu'il soit la deuxième plus grande économie d'Europe centrale.
Le nouveau ministre des Finances a ajouté que d'ici à la fin de 2025, si tout se passe comme prévu, le déficit total devrait être ramené à 7 % du PIB. Il a ajouté que le gouvernement avait pour objectif de réduire le déficit à 2,5 % sur une période de sept ans, avec plusieurs plans progressifs à mettre en œuvre.
Les mesures ont été accueillies par des manifestations dans la capitale Bucarest, les employés des secteurs concernés se plaignant des "réductions de salaire". Les agents de la police pénitentiaire ont également manifesté devant les prisons et annoncé qu'ils refusaient de faire des heures supplémentaires puisqu'elles ne leur étaient plus payées.
Les manifestants ont averti le gouvernement que "les crises financières engendrent des crises sociales" et ont qualifié les nouvelles mesures de "nouvelle forme d'esclavage moderne".
Espérant rappeler à la population que ces nouvelles mesures ne sont pas un retour aux politiques d'austérité des années 1980, Ciolacu a déclaré : "L'austérité, c'était quand les salaires étaient réduits de 25 %, quand la TVA passait de 19 % à 24 % ou quand les écoles et les hôpitaux étaient fermés".
Il s'est également dit convaincu que les pensions seront indexées au cours du second semestre 2025 ou que les personnes ayant une petite pension recevront des chèques de relance ponctuels de la part du gouvernement afin d'alléger le fardeau. Le premier ministre roumain s'est également engagé à réduire progressivement les impôts sur le travail jusqu'à 5 % pour les bas salaires et les familles avec enfants.
Ciolacu affirme que son nouveau mandat est placé sous le signe de la réforme et de l'intérêt pour le pays.
"Dans ce mandat, je n'ai pas l'intention d'être populaire, mais d'être extrêmement efficace ! En d'autres termes, critiquez-moi, mais laissez la Roumanie avancer et se développer. Il n'y a pas d'autre solution.
Ciolacu a ajouté que son gouvernement mettrait également en place un département d'efficacité gouvernementale, visant à réduire les dépenses de l'État d'au moins 1 % du PIB.