Pas encore remis du passage dévastateur du cyclone Chido, le département français de l'océan Indien s'apprête à vivre son second cyclone en moins d'un mois.
À Mayotte, toujours en alerte cyclonique rouge, la pluie tombe de manière torrentielle depuis ce matin, notamment sur la façade Est. Face à Dikeledi, rétrogradé en "tempête tropicale modérée", les 320 000 habitants du 101e département de France ont été appelés à se confiner.
Ceux qui ont perdu leur logement peuvent trouver refuge dans l'un des 79 centres d'hébergement mis à disposition par les autorités. Quelque 14 500 personnes ont été accueillies dans ces centres d'urgence, indique la Préfecture.
Météo-France prévoit des inondations et des glissements de terrain au cours de la journée de dimanche. "Une montée progressive des vents, avec des rafales pouvant faire s’envoler des projectiles et des objets (meubles de jardins, bâches…) est attendue au plus fort en milieu de journée et durant l’après-midi", a annoncé la Préfecture sur X.
Selon les médias locaux, le village de Mbouini, à l'extrême sud de l'île, qui a échappé aux ravages de Chido, est "complètement inondé", les secours sont en route.
La veille, le déclenchement de l'alerte rouge a été avancé à 22 heures, au lieu de 23 heures, alors que Dikeledi poursuivait sa traversée de Madagascar, perdant en puissance. "Rien n'est laissé au hasard", a déclaré à l'AFP le nouveau ministre des outre-mer Manuel Valls.
Mayotte ne s'est pas encore remise du passage dévastateur du cyclone Chido, qui a rasé des quartiers entiers dans le département le plus pauvre de France.
Les autorités affirment qu'au moins 39 personnes ont été tuées et plus de 5 600 blessé, mais le Premier ministre François Bayrou a prévenu, lors d'une visite dans l'île il y a deux semaines, que le bilan final pourrait s'élever à "quelques dizaines ou quelques centaines" de morts.
Mayotte, archipel densément peuplé de plus de 320 000 habitants situé au large de la côte est de l'Afrique, abrite également quelque 100 000 migrants.
De nombreuses personnes vivent dans des conditions de logement précaires, éloignées des standards des autres territoires de la République.
Même si Dikeledi ne devrait pas être aussi puissant que Chido, qui a soufflé des vents de plus de 200 km/h, les autorités s'attendent à un tempête "très pluvieuse", les coulées de boue constituant un risque majeur.
"Des rafales pouvant atteindre 80 à 90 km/h sont possibles, notamment sur la partie sud de l'île", alerte Météo-France.
La période de novembre à avril correspond à la saison des cyclones dans le sud-ouest de l'océan Indien, et la région a été frappée par une série d'ouragans violents ces dernières années.
Le plus meurtrier a été le cyclone Idai en 2019, qui a tué plus de 1 500 personnes à Madagascar, au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe et a affecté plus de trois millions de personnes.