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Bernard Phelan témoigne de son incarcération terrifiante en Iran

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Par Shona Murray
Publié le Mis à jour
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Bernard Phelan, détenu en Iran en 2022, raconte les horreurs des exécutions dans la prison de Mashad. Libéré en 2023 après des efforts diplomatiques.

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Parmi les nombreux récits horribles de son incarcération en tant qu'otage d'État en Iran, Bernard Phelan se souvient des cris d'impuissance poussés la nuit par des hommes qui devaient être pendus au matin.

« Tous les détenus de notre prison qui devaient être exécutés étaient amenés dans notre bloc la nuit précédente », explique-t-il dans l'émission Europe Conversation d'Euronews.

« On ne les voyait pas... on les entendait le soir... pleurer dans leur cellule, leurs chaussures devant leur porte ».

« La simple idée d’être à côté de quelqu’un qui va être exécuté le lendemain après la prière... » 

« Il n'y a pas d'exécution durant le Ramadan. À la fin du ramadan, il y avait donc un flot continu d'hommes dans cette cellule », explique-t-il : « L'Iran est le deuxième pays après la Chine en termes d'exécutions.

M. Phelan est un conseiller touristique basé à Paris et possède la double nationalité irlandaise et française. En 2022, il a été condamné à six ans et demi de détention dans la tristement célèbre prison de Mashad, en Iran.

Au moment de son arrestation, il en était à sa cinquième visite dans ce pays qu’il connaissait bien ; il a d’ailleurs écrit un article sur cette destination touristique « idéale » pour le journal The Guardian.

Lorsqu'il a refusé de signer des documents rédigés en persan, qu'il considérait comme des aveux non autorisés, un juge lui a dit qu'il « mourrait en prison ».

Phelan était apparemment accusé d'espionner l'Iran et d'envoyer des informations à des pays ennemis tels que la France.

Mais, comme il l'explique dans son livre « Vous mourrez en prison », il a ensuite été informé par des sources diplomatiques que la police iranienne l'avait pris en otage en raison de son passeport français, dans le cadre d'un stratagème d'État visant à arrêter des citoyens français, suédois et belges dans le but de réaliser des échanges de prisonniers.

« Lorsque la police a réalisé qu'elle avait affaire à un citoyen français, elle s'est dit que c'était intéressant. Les Iraniens ont une très longue liste d'otages et j'étais tout simplement la mauvaise personne, au mauvais endroit et au mauvais moment », explique-t-il.

Après son arrestation et sa première incarcération, il a passé la nuit dans une cellule avec une couverture car il n'y avait pas de lit. Il explique que c'est cette nuit-là qu'il a pris conscience de la gravité de sa situation, alors qu'il était contraint d'écouter un prisonnier victime d’un passage à tabac bruyant dans une cellule voisine.

« Je savais que j’étais en danger. La situation était grave, très grave », a-t-il déclaré.

Il a passé au moins un mois à subir des interrogatoires intenses jusqu'à sa condamnation et a refusé à plusieurs reprises de signer des documents fournis par les autorités.

Cependant, Bernard Phelan décrit à quel point il a été « sidéré » par la nonchalance avec laquelle le régime pénitentiaire a réagi au fait qu'il est un homme gay marié avec un autre homme résidant à Paris.

Les Iraniens sont « extrêmement tolérants. Cependant, je sais comment le régime traite la communauté homosexuelle iranienne. Ils les pendent. »

« Mais je savais qu'ils ne feraient pas cela à un otage européen », déclare-t-il. « Ils avaient besoin de moi vivant. »

Les mois ont été éprouvants et, de plus, Phelan n'était pas certain de pouvoir partir un jour, étant donné la nature chaotique et hypocrite du régime, qui emprisonne souvent les gens pendant bien plus d'années que leur peine officielle.

« C'est un choc terrible. Je pensais que je ne survivrais pas physiquement, je ne savais pas combien de temps je resterais là-bas », dit-il.

« Ici, en Europe, un prisonnier sait quand il va sortir. Qu'il soit condamné pour cinq ans, dix ans ou six mois. Mais en Iran, ils ne savent pas quand ils sortiront. »

« Certains prisonniers politiques sont condamnés à deux ou trois ans et sont toujours incarcérés cinq ans plus tard. »

Bernard Phelan a finalement été libéré en mai 2023 après plus de 220 jours d'emprisonnement, grâce aux efforts diplomatiques des autorités irlandaises et françaises.

Il a retrouvé son mari Roland et son père, âgé de 97 ans à l'époque et décédé depuis à Dublin en octobre 2024.

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