François Bayrou annonce remettre "en chantier" la réforme des retraites sans la suspendre. Le PS menace de le censurer sans "réponse claire" sur les retraites du Premier ministre.
Le PS menace de censurer François Bayrou sans "réponse claire" sur les retraites, déçus par les annonces du Premier ministre. Ils demandent au gouvernement de continuer de négocier.
Les 66 députés du Parti socialiste doivent se réunir à 15h, heure de la déclaration de politique générale attendue au Sénat, pour arrêter leur position concernant la motion de censure du gouvernement. Pour Boris Vallaud, le président du groupe "Socialistes et apparentés", "Le compte n’y est pas", mais continue d'espérer un accord.
Mais selon la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, François Bayrou va "rassurer" les socialistes lors de sa déclaration mercredi au Sénat, en leur apportant des "précisions".
Elle est restée confiante quant à la capacité des partenaires sociaux de trouver un accord dans les délais fixés. La première réunion du "conclave" de trois mois pour réviser la réforme des retraites promise par François Bayrou aura lieu vendredi, à 11h00, a confirmé Matignon, plus tard que ce qui avait été annoncé dans un premier temps.
Remettre "en chantier" la réforme des retraites
Dans un discours de politique générale très attendu, François Bayrou a annoncé ce mardi devant les députés français remettre "en chantier" la réforme des retraites "avec les partenaires sociaux".
Le Premier ministre dit souhaiter "qu'un accord soit trouvé". En cas contraire, "la réforme actuelle", celle de 2023 et contestée par la gauche, serait maintenue.
François Bayrou a expliqué son choix martelant que "le déséquilibre du système des retraites ne peut être éludé."
Il s'agit, selon lui, d'"un problème moral" qui "concerne nos propres enfants" et "la charge sera trop lourde à porter".
"Nous n'avons pas, dit-il, le premier centime des 40 ou 45 milliards versés par l'État chaque année" pour combler le déficit du système des retraites.
La Cour des comptes sera chargée de faire un point précis sur le déficit du système des retraites.
Sur la base de ces chiffres, "une délégation permanente" et "les partenaires sociaux" seront chargés, pendant trois mois, d'explorer les pistes d'amélioration de la réforme des retraites.
La seule condition posée par François Bayrou est le respect de "l'équilibre financier".
Si un accord est trouvé, il sera présenté à l'Assemblée nationale, éventuellement pour le vote d'une loi.
À droite, les députés LR et les élus Horizon se félicitent que la réforme des retraites ne soit pas suspendues.
Vote d'une motion de censure d'ici 48 heures
Les Insoumis ont d'ores déjà acté leur opposition et promis le dépôt d'une motion de censure qui sera examinée jeudi ou vendredi.
La cheffe de fils des députés écologistes de l'Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain, s'est dite "atterrée" par le discours du politique général de François Bayrou et prévenu que "dans deux jours" son groupe voterait la censure du gouvernement.
De côté des socialistes, le chef des députés PS à l'Assemblée, Boris Vallaud, précise que son parti accepte de nouvelles discussions mais refuse toute possibilité de retour à la "loi antérieure".
Le premier secrétaire du PS, estime pour sa part que "le compte n'y est pas". Dans un entretien à TF1, Olivier Faure demande à François Bayrou de s'engager sur un réexamen de la reforme des retraites, quelque soit le résultat des consultations avec les partenaires sociaux. Nous "censurerons sauf si on a une réponse claire" prévient Olivier Faure.
Le leader de la France Insoumise a d'abord reproché au PS d'avoir mis le Nouveau Front populaire "à terre" en négociant avec le gouvernement.
Après avoir menacé d'investir des candidats insoumis dans les circonscriptions socialistes, Jean-Luc Mélenchon se réjouissait en fin de journée, ce mardi, qu'une partie des députés socialistes semblent hostiles à ne pas voter la censure.