Près de 50 survivants de la Shoah et plusieurs dirigeants européens de premier plan sont présents à la cérémonie officielle de commémoration de la libération d'Auschwitz-Birkenau, ce lundi à Oświęcim, en Pologne.
Plus d'un million de Juifs, de Polonais, de Roms, d'homosexuels et d'autres minorités ciblées par le régime nazi ont été tués à Auschwitz-Birkenau, le plus grand complexe de concentration et d'extermination du Troisième Reich.
80 ans jour pour jour après sa libération par l'Armée Rouge, le 27 janvier 1945, une cinquantaine de survivants et de nombreux dirigeants internationaux se sont rendus à la cérémonie officielle de commémoration qui se tient à Oświęcim, en Pologne.
Parmi eux : le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le roi britannique Charles III ou encore le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
S'exprimant en premier lors de la cérémonie, l'historien et journaliste polonais survivant de la Shoah Marian Turski a appelé à continuer à lutter contre la haine.
"Nous assistons aujourd’hui à une montée énorme de l’antisémitisme, or c’est précisément l’antisémitisme qui a conduit à l’Holocauste", a-t-il déclaré. "Toute la haine, tous les discours de haine ont abouti à des conflits armés entre des peuples, des groupes ethniques voisins".
Janina Iwanska, également survivante du camp d'Auschwitz, estime quant à elle que "la guerre et le chaos peuvent survenir partout", s'adressant en particulier aux jeunes générations "qui ont la vie devant elles".
"Nous ne permettrons jamais à l'histoire de se répéter", affirme à son tour Tova Friedman, rescapée d'Auschwitz-Birkenau quand elle n'avait que six ans.
Alors que l'antisémitisme a atteint des niveaux record depuis le début du conflit à Gaza en octobre 2023, le survivant de la Shoah Leon Weintraub appelle à "intensifier les efforts, à lutter pied contre pied contre ces idées qui ont abouti à l'époque au génocide".
"Cela me fait une peine terrible de voir, dans de nombreux pays d’Europe, apparaître des uniformes de style nazi dans des défilés, sans que cela prête à la moindre conséquence", a-t-il déclaré.
Un sentiment partagé par le président du Congrès juif mondial, Ronald Lauder, qui affirme que la Shoah a été permise par "un processus progressif [...] porté par l’indifférence de ceux qui n’étaient pas touchés par l’antisémitisme parce qu’ils n’étaient pas juifs".
"Quand Hitler a entendu ce silence après la Nuit de cristal, en 1938, il savait qu’il pouvait faire tout ce qu’il voulait avec les Juifs", déclare-t-il. "Il ne faut tolérer aucune haine, ni contre les Juifs ni contre qui que ce soit".
En conclusion de la cérémonie, des survivants et des représentants politiques ont allumé des bougies en hommage aux victimes de la Shoah.