L'Union européenne suspend l'exemption de visa pour les diplomates géorgiens. Une décision "injuste" selon la cheffe de la diplomatie géorgienne qui estime que son pays est un toujours partenaire fiable.
La tension monte entre Bruxelles et Tbilissi. L'Union européenne a confirmé la suspension de l'exemption de visa pour les diplomates et les fonctionnaires géorgiens qui souhaitent se rendre dans un des pays membres.
Les ressortissants géorgiens titulaires d'un passeport ordinaire continueront, quant à eux, à bénéficier de l'exemption de visa lorsqu'ils se rendent dans l'UE pour de courts séjours, a annoncé le Conseil européen.
Une décision que la ministre des Affaires étrangères géorgienne, Maka Botchorichvili, qualifie de "politiquement incorrecte" : "juridiquement, c’est absolument sans fondement et absurde. Il n’y a aucune preuve ou explication de la manière dont les diplomates géorgiens créent des menaces ou menacent l’ordre public dans l’Union européenne ou dans les États membres de l’UE (...) Et je pense simplement que c’est absolument contraire aux valeurs européennes ou à quelque chose auquel nous faisons très souvent référence, et c’est très regrettable."
La décision du Conseil européen survient après les manifestations massives qui ont eu lieu dans le pays suite après des élections législatives entâchées de soupçons de fraude. Des lois controversées qui portent atteinte à des droits démocratiques fondamentaux selon Bruxelles ont également été adoptées l'année dernière par le parlement géorgien.
La cheffe de la diplomatie géorgienne rejette ces accusations, et souligne la volonté de la Géorgie de poursuivre son chemin vers l'adhésion à l'Union européenne : "lorsque nous avons demandé l'adhésion à l'UE pendant longtemps, la Géorgie a été un partenaire dévoué de l'Union européenne et ce ne sont pas que des mots en l'air. (…) La Géorgie est là avec cette intention de faire partie de l'Union européenne. Et nous sommes très sérieux à ce sujet."
En novembre 2024, le parlement géorgien a suspendu jusqu'en 2028 l'ouverture des négociations avec Bruxelles sur l'adhésion à l'Union européenne.