Mohamed Amra s'était évadé après que des complices armés eurent tendu une embuscade à son fourgon de transfert de prisonniers, tuant deux agents et en blessant trois autres.
Mohamed Amra, l'homme le plus recherché de France, dont l'évasion de prison a tué deux gardiens de prison le 14 mai dernier, a été arrêté à Bucarest, en Roumanie, et extradé vers la France ce mardi.
L'homme de 30 ans, surnommé, "The Fly", "la mouche", a été arrêté près d'un centre commercial de Bucarest, mettant fin à une chasse à l'homme internationale qui a duré neuf mois.
À la question d'un journaliste "Êtes-vous heureux de rentrer en France ?", Amra, qui s'était teint les cheveux en orange, probablement pour éviter d'être repéré, a simplement répondu "Je t'aime, maman, c'est tout".
Remis aux autorités françaises, il a ensuite été transféré à bord d'un Falcon vers l'aéroport de Villacoublay en région parisienne. Il était surveillé pendant le vol par le GIGN.
Il a ensuité été incarcéré à la prison de haute sécurité de Condé sur Sarthe dans l'Orne. Mohamed Amra doit être placé à l’isolement.
Une évasion meurtrière
Mohamed Amra avait réussi à s'échapper après que des complices lourdement armés ont tendu une embuscade à son convoi pénitentiaire en Normandie au péage d’Incarville. L'opération commando avait provoqué la mort de deux gardiens, de 52 et 34 ans, dont le chauffeur, et en avait grièvement blessé trois autres.
Amra avait été condamné pour cambriolage en Normandie et était en outre soupçonné d'être à la tête d'un réseau de trafic de stupéfiants. Il faisait également l'objet d'une enquête pour tentative d'homicide en bande organisée, vol en bande organisée et pour un enlèvement ayant entraîné la mort, ont déclaré les procureurs français.
Après son évasion, Interpol a publié une notice pour son arrestation et les enquêteurs français ont averti leurs homologues d'autres pays après avoir soupçonné Amra d'avoir quitté le territoire France.
Comment Amra a-t-il été arrêté ?
Les enquêteurs avaient mis le téléphone d'Amra sur écoute et découvert, il y a environ deux semaines, qu'il s'apprêtait à partir pour la Roumanie, où le trentenaire avait loué un appartement dans le nord de Bucarest pour six mois.
Depuis le 8 février, la police roumaine surveillait de près les caméras de sécurité de la résidence. Samedi, Mohamed Amra avait quitté son domicile pour la première fois et avait été arrêté peu après par les forces spéciales.
Un porte-parole de la police roumaine a déclaré que le trentenaire était arrivé dans le pays à bord d'une voiture portant des plaques d'immatriculation françaises et qu'il était accompagné d'un chauffeur albanais.
"Il a fait profil bas. Ils lui ont acheté des provisions et de l'eau, et lui ont donné un peu d'argent", a-t-il ajouté.
Le président français Emmanuel Macron a qualifié sa capture de "formidable succès" et a salué les collègues européens qui ont mis fin à la longue traque transfrontalière.
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a remercié toutes les forces impliquées dans l'arrestation de Mohamed Amra en Roumanie. "Mohamed Amra est de retour en France et incarcéré sous haute surveillance. Il devra répondre de ses actes", a-t-il écrit sur X.
L'avocate de Mohamed Amra, Maria Marcu, a affirmé que son client n'était pas coupable.
"Mon client veut prouver son innocence. Il n'est pas coupable de ce qui s'est passé. Et c'est pour cela qu'il veut se présenter devant les autorités françaises le plus rapidement possible", a-t-elle déclaré.
Quelques heures après l'interpellation d'Amra samedi dernier, des perquisitions ont conduit à l'arrestation de plusieurs complices dans plusieurs pays dont le Maroc et l'Espagne. Le parquet de Paris dont la Junalco, la Juridiction Nationale de Lutte contre la Criminalité Organisée, est en charge de l'enquête, doit donner plus de détails à l'occasion d'une conférence de presse ce vendredi.