Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé que son pays quitterait la Cour pénale internationale, affirmant qu'elle n'était "plus une cour impartiale, ni une cour de justice, mais une cour politique".
Les juges de la Cour pénale internationale demandent à la Hongrie d'expliquer pourquoi elle n'a pas arrêté le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors de sa visite à Budapest au début du mois.
Dans un document publié mercredi en fin de journée, la Cour, dont le siège est à La Haye, a engagé une procédure de non-conformité à l'encontre de la Hongrie après que le pays a accueilli Benjamin Netanyahu malgré un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes contre l'humanité dans le cadre de la guerre à Gaza.
Au cours de cette visite, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé que son pays quitterait la Cour, affirmant sur une radio locale que la CPI n'était "plus une cour impartiale, ni une cour de justice, mais une cour politique".
"Nous avons signé un traité international, mais nous n'avons jamais pris toutes les mesures qui l'auraient rendu applicable en Hongrie", a-t-il affirmé, faisant référence au fait que le Parlement hongrois n'a jamais promulgué le statut de la Cour dans la législation hongroise.
Les juges de la CPI ont déjà rejeté des arguments similaires.
Quelques jours avant l'arrivée de Benjamin Netanyahu, le président de l'organe de contrôle de la Cour a écrit au gouvernement hongrois pour lui rappeler son "obligation spécifique de se conformer aux demandes d'arrestation et de remise formulées par la Cour".
La décision de la Hongrie de quitter la CPI, une procédure qui prendra au moins un an, fera d'elle le seul pays non signataire au sein de l'Union européenne des 27.
Parmi les 125 pays signataires actuels, seuls les Philippines et le Burundi se sont déjà retirés de la Cour.
C'est la troisième fois au cours de l'année écoulée que la Cour enquête sur l'un de ses États membres pour défaut d'arrestation de suspects.
En février, les juges ont demandé à l'Italie d'expliquer pourquoi le pays avait renvoyé chez lui, à bord d'un avion militaire italien, un Libyen soupçonné de torture et de meurtre, au lieu de le remettre à la CPI.
En octobre, les juges ont signalé la Mongolie à l'organisation de contrôle de la Cour pour n'avoir pas arrêté le président russe Vladimir Poutine lors de sa visite dans le pays.
La Hongrie a jusqu'au 23 mai pour présenter les preuves de sa défense.