Le président de la Serbie, Aleksandar Vučić, s'est rendu mercredi dans la ville ukrainienne d'Odessa pour un sommet régional. Pour le dirigeant populiste, favorable à Moscou, c'est la première fois en Ukraine en 12 ans au pouvoir.
Le président serbe Aleksandar Vučić s'est rendu en Ukraine ce mercredi, son tout premier voyage dans le pays depuis qu'il a été élu en 2017.
Au cours de cette visite d'une journée qui n'a pas été annoncée à l'avance, il a participé au sommet Ukraine-Europe du Sud-Est à Odessa, a fait savoir le bureau présidentiel de la Serbie.
La participation du président serbe au sommet signale le réalignement du pays sur l'UE concernant l'invasion massive de l'Ukraine par la Russie.
Lors de son discours d'ouverture du sommet, Vučić a déclaré que la Serbie était prête à aider à la reconstruction "d'une ou deux villes ou régions ukrainiennes" afin de "montrer clairement le soutien des Ukrainiens". Il a également souligné que Belgrade soutenait l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
Volodymyr Zelensky a remercié les partenaires réunis à Odessa, ville portuaire qui a subi cette semaine une importante attaque de drones et de missiles russes.
"Votre présence a envoyé un signal clair et uni contre les tentatives de la Russie de déstabiliser notre région et d'affaiblir la souveraineté en Europe", a-t-il déclaré sur Telegram, en publiant un photo de famille.
La Serbie s'est positionnée comme neutre, mais la récente visite de son président populiste à Moscou pour le défilé du 9-Mai a suscité de vives critiques de la part de Bruxelles avec dans la balance, la candidature de la Serbie à l'adhésion à l'UE.
Bruxelles a émis un avertissement sévère, indiquant que la visite de Vučić à Moscou violerait les critères d'adhésion à l'UE et pourrait potentiellement nuire au processus d'adhésion de la Serbie au bloc des 27 membres.
Selon les sources politiques européennes d'Euronews, la participation de Vučić au sommet d'Odessa et son symbolisme devraient conduire Bruxelles à rouvrir le dossier et à accélérer le processus d'élargissement, en ce qui concerne la Serbie.
Dans ce contexte, en guise de geste envers Belgrade, les Ukrainiens n'ont pas invité le Kosovo au sommet, ont déclaré les mêmes sources à Euronews.
La Russie accuse la Serbie d'armer l'Ukraine
Récemment, la Russie a accusé la Serbie d'exporter des armes vers l'Ukraine, qualifiant ce geste de "coup de poignard dans le dos" de la part d'un des plus anciens alliés européens de Moscou.
Le Service russe de renseignement extérieur (SVR) a publié une note affirmant que "les entreprises de défense serbes, contrairement à la "neutralité" déclarée par la Belgrade officielle, continuent de fournir des munitions à Kyiv".
Le communiqué affirme que les exportations d'armes serbes vers l'Ukraine passent par des intermédiaires de l'OTAN, "principalement la République tchèque, la Pologne et la Bulgarie".
"Récemment, des options exotiques impliquant des États africains ont également été utilisées à cette fin", a déclaré le SVR.
Vučić a nié les accusations, affirmant que bien qu'un contrat avec la République tchèque existe, il ne permet pas d'exporter du matériel fabriqué en Serbie vers un autre pays.
Il a également déclaré que Moscou et Belgrade créeraient un "groupe de travail" pour établir comment les armes fabriquées en Serbie sont parvenues en Ukraine.
12 pays invités
Le quatrième sommet Ukraine-Europe du Sud-Est d'Odessa réunira des représentants de 12 pays d'Europe du Sud-Est.
Parmi eux figure le nouveau président roumain Nicușor Dan, qui effectue son premier voyage en Ukraine depuis sa victoire aux élections de mai.
Le port d'Odessa est la cible régulière de frappes russes.
Mardi, deux personnes ont été tuées après que des attaques de drones ont touché des bâtiments résidentiels et des installations médicales, dont une maternité, ont indiqué des autorités.