Un rapport de l'UE a récemment pointé de possibles violations des droits de l'Homme par Israël dans la bande de Gaza. Toutefois, aucune mesure concrète ne devrait être prise avant la réunion des ministres des Affaires étrangères en juillet.
La semaine dernière, un examen interne de l'accord d'association UE-Israël a révélé des "indications" selon lesquelles Israël aurait violé les obligations en matière de droits de l'Homme énoncées à l'article 2 de l'accord en raison de ses actions à Gaza, notamment en restreignant l'aide humanitaire.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne doivent se réunir en juillet pour discuter des résultats de l'examen.
Les Pays-Bas, ainsi que 16 autres États membres de l'UE, ont déposé une demande officielle de réexamen auprès du Service européen pour l'action extérieure (le service diplomatique de l'UE), citant "le blocus israélien des livraisons d'aide humanitaire à la bande de Gaza et le nouveau système proposé pour la distribution de l'aide comme étant apparemment incompatibles avec le droit et les principes humanitaires internationaux".
Israël a fermement rejeté le réexamen de l'accord d'association UE-Israël (RSUE), déclarant que celui-ci "ne devrait pas être pris au sérieux ou utilisé comme base pour toute action ou conversation future".
Des échanges commerciaux importants entre Israël et l'Union européenne
Les relations commerciales entre les deux parties, qui font aujourd'hui l'objet d'un examen plus approfondi, sont conséquentes. L'Union européenne est le premier partenaire commercial d'Israël, représentant environ 32 % du total de ses échanges de marchandises en 2024, selon Eurostat.
Cette année-là, 34,2 % des importations israéliennes provenaient de l'UE, tandis que 28,8 % des exportations du pays étaient destinées à l'Union. Le total des échanges de biens entre l'UE et Israël en 2024 s'est élevé à 42,6 milliards d'euros, les pays européens ayant exporté pour 26,7 milliards d'euros de biens vers Israël.
Les exportations de l'UE vers Israël étaient dominées par les machines et le matériel de transport (43 %), suivis par les produits chimiques (18 %) et les autres produits industriels (11,7 %).
Par ailleurs, Israël est le 31e partenaire commercial de l'UE, représentant près de 0,8 % du total des échanges de biens de l'UE en 2024. Les importations de l'Union en provenance de l'État hébreu s'élevaient à 15,9 milliards d'euros cette année-là.
43,9 % des marchandises importées étaient des machines et du matériel de transport, 18 % des produits chimiques et 12,1 % d'autres produits industriels.
Israël est le troisième partenaire commercial de l'UE en Méditerranée, après le Maroc et l'Algérie.
Les conclusions de l'étude de l'UE peuvent-elles avoir une incidence sur le commerce ?
Kaja Kallas, responsable de la politique étrangère de l'Union, a déclaré que l'UE "discutera d'autres mesures et reviendra en juillet" si Israël n'améliore pas la situation à Gaza, après avoir réuni les 27 ministres des Affaires étrangères de l'UE ce lundi.
Toutefois, une suspension complète de l'accord semble hors de question en raison de l'absence d'unanimité parmi les États membres.
Les options plausibles comprennent la suspension partielle de certaines dispositions relatives au libre-échange, à la recherche, à la technologie, à la culture et au dialogue politique.
Certaines options nécessitent le soutien unanime des 27 États membres, tandis que d'autres requièrent une majorité qualifiée, c'est-à-dire au moins 55 % des pays représentant au moins 65 % de la population de l'Union.
Les défenseurs des droits de l'Homme ont également demandé la suspension des relations commerciales de l'UE avec Israël.
"Les États membres favorables à la suspension de l'accord doivent user de tout leur poids diplomatique pour s'assurer que les opposants à la suspension, y compris l'Allemagne, comprennent bien le risque de complicité et le cruel tribut payé à la vie des Palestiniens par l'inaction continue de l'UE", a déclaré Amnesty International dans une lettre ouverte publiée lundi.
"Si l'UE ne respecte pas ces obligations en tant que bloc et cherche à se protéger de ses obligations juridiques claires, ses États membres doivent suspendre unilatéralement toutes les formes de coopération susceptibles de contribuer à des violations du droit international".