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Pourquoi l'Alaska ? Trump et Poutine se rencontreront sur un site stratégique entre les États-Unis et la Russie

Donald Trump rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska vendredi pour discuter de la fin de la guerre menée par Moscou en Ukraine
Donald Trump rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska vendredi pour discuter de la fin de la guerre menée par Moscou en Ukraine Tous droits réservés  ASSOCIATED PRESS
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Par Marta Iraola Iribarren
Publié le
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L'histoire complexe et la situation stratégique de l'Alaska donnent du poids aux premiers entretiens en tête-à-tête entre Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

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Le président américain Donald Trump rencontrera son homologue russe Vladimir Poutine en Alaska vendredi pour leur premier face-à-face depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Le choix de l'Alaska n'est pas fortuit. L'État le plus à l'ouest des États-Unis occupe une position stratégique et symbolique dans les relations américano-russes depuis des siècles.

L'État a déjà accueilli plusieurs rencontres entre des dirigeants mondiaux : Ronald Reagan y a rencontré le pape Jean-Paul II en 1984 et Richard Nixon y a accueilli l'empereur japonais Hirohito en 1971.

S'exprimant lundi à la Maison Blanche, Donald Trump a suscité la surprise en déclarant qu'il "se rendrait en Russie vendredi".

Si l'Alaska faisait autrefois partie de l'Empire russe, les États-Unis l'ont racheté au régime tsariste en 1867 pour 7,2 millions de dollars, soit environ 156 millions de dollars (134 millions d'euros) d'aujourd'hui.

L'empreinte russe

Aujourd'hui partie intégrante des États-Unis, l'Alaska conserve des traces visibles de son passé russe.

Des bâtiments historiques subsistent et, selon le site web officiel de l'État, des églises orthodoxes russes sont actives dans quelque 80 communautés. Nombre d'entre elles utilisent d'ailleurs encore le calendrier orthodoxe russe.

Des peuples autochtones tels que les Yupik et les Tchouktches vivent de part et d'autre du détroit de Béring depuis des siècles et ont conservé des liens familiaux, culturels et commerciaux malgré l'officialisation de la frontière entre les États-Unis et la Russie.

Les fidèles font la queue pour voir la dépouille de sainte Olga après sa canonisation dans sa ville natale de Kwethluk, en Alaska, le 19 juin 2025
Les fidèles font la queue pour voir la dépouille de sainte Olga après sa canonisation dans sa ville natale de Kwethluk, en Alaska, le 19 juin 2025 AP Photo/Mark Thiessen

La géographie de l'Alaska lui confère depuis longtemps une importance stratégique. Surnommé le "gardien du Nord", c'est l'État américain le plus proche de la Russie : 88 kilomètres seulement séparent leurs terres principales et, dans le détroit de Béring, certaines îles ne sont distantes que de 3,8 km.

Pendant la guerre froide, le gouvernement de Mikhaïl Gorbatchev appelait cette région le "rideau de glace". L'Alaska abritait d'importantes installations de l'armée de l'air et de l'armée de terre américaines, qui servaient de centres de commandement, de centres logistiques et de bases pour les chasseurs intercepteurs en état d'alerte rapide.

Aujourd'hui, l'Alaska abrite des stations du système d'alerte du Nord, un système radar commun aux États-Unis et au Canada pour la défense aérienne atmosphérique de la région. Il assure la surveillance de l'espace aérien en cas d'incursions ou d'attaques potentielles dans la région polaire de l'Amérique du Nord.

Une route contestée vers l'Arctique

De plus, l'Alaska se trouve aujourd'hui à la porte d'un Arctique en pleine mutation. Le détroit de Béring est le seul passage maritime direct entre les océans Pacifique et Arctique et, à mesure que la glace recule en raison du changement climatique, la valeur de cette route pour le transport maritime mondial augmente.

La route maritime du Nord, qui longe la côte arctique de la Russie, devient en effet plus navigable, offrant un chemin plus court entre l'Asie et l'Europe.

Le détroit est emprunté par des porte-conteneurs, des pétroliers, des vraquiers transportant des minéraux et des minerais, ainsi que par des navires desservant les exploitations pétrolières, gazières et minières en Alaska et en Sibérie.

Des bateaux utilisés pour la chasse au phoque sont amarrés dans la lagune de Shishmaref, en Alaska, le samedi 1er octobre 2022
Des bateaux utilisés pour la chasse au phoque sont amarrés dans la lagune de Shishmaref, en Alaska, le samedi 1er octobre 2022 AP Photo/Jae C. Hong

La richesse de l'Alaska en ressources naturelles ajoute encore à son poids stratégique.

L'État possède des réserves de pétrole brut estimées à 3,4 milliards de barils et des réserves de gaz naturel évaluées à 125 billions de pieds cubes. Il se classe parmi les premiers États producteurs de pétrole du pays, avec une production importante provenant des champs de North Slope et de Prudhoe Bay.

Ces ressources sont essentielles pour la sécurité énergétique des États-Unis, car l'exploitation du pétrole, du gaz et des minéraux essentiels de l'Alaska réduit leur dépendance et renforce leur sécurité économique et nationale.

La production minérale de l'État comprend par ailleurs des quantités importantes de zinc, de plomb et de charbon, ainsi que d'autres matériaux jugés essentiels pour l'industrie moderne. Ses vastes forêts boréales fournissent également du bois, les sociétés autochtones étant responsables de plus de la moitié de la production totale de l'Alaska.

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