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Ursula von der Leyen défend son "mur antidrones" face à la "guerre hybride" de Moscou en Europe

Ursula von der Leyen s'adresse aux députés européens à Strasbourg, le mercredi 8 octobre 2025
Ursula von der Leyen s'adresse aux députés européens à Strasbourg, le mercredi 8 octobre 2025 Tous droits réservés  Union européenne, 2025.
Tous droits réservés Union européenne, 2025.
Par Jorge Liboreiro
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"Chaque centimètre carré de notre territoire doit être protégé", a déclaré la présidente de la Commission européenne à Strasbourg, mercredi, après une série d'incursions russes dans l'espace aérien européen.

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La Russie mène une "campagne délibérée et ciblée de zone grise" contre l'Europe, a affirmé mercredi Ursula von der Leyen, qui exhorte les gouvernements des États membres de l'UE à quitter leur "zone de confort" et à serrer les rangs face à Moscou.

"Quelque chose de nouveau et de dangereux est en train de se produire dans nos cieux", a déclaré la présidente de la Commission européenne devant les eurodéputés à Strasbourg.

Vague d'incursions sur le territoire européen

Ursula von der Leyen a rappelé la récente série d'incursions dans l'espace aérien européen, notamment en Pologne, en Roumanie, en Estonie, au Danemark et, plus récemment, en Belgique et en Allemagne.

Certains de ces incidents ont été directement attribués à la Russie, tandis que d'autres restent inexpliqués. Mais ils ont tous déclenché un sentiment d'inquiétude et mis en lumière le manque de capacité de l'Europe à intervenir contre les drones.

Nous devons enquêter sur chaque incident. Et nous ne devons pas hésiter à en attribuer la responsabilité. Car chaque centimètre carré de notre territoire doit être protégé.
Ursula von der Leyen
Présidente de la Commission européenne

La présidente de la Commission a également évoqué le sabotage d'infrastructures critiques, les cyberattaques, l'ingérence électorale et la désinformation comme autant d'éléments d'une agression plus large orchestrée par Moscou.

"Ces incidents sont calculés pour se situer à la limite de la dénégation plausible. Il ne s'agit pas d'un harcèlement aléatoire, mais d'une campagne cohérente et croissante visant à déstabiliser nos citoyens, à tester notre détermination, à diviser notre Union et à affaiblir notre soutien à l'Ukraine", affirme-t-elle.

"Il est temps de l'appeler par son nom : c'est une guerre hybride. Nous devons enquêter sur chaque incident. Et nous ne devons pas hésiter à en attribuer la responsabilité. Car chaque centimètre carré de notre territoire doit être protégé".

Ursula von der Leyen à Strasbourg.
Ursula von der Leyen à Strasbourg. Union européenne, 2025.

Aujourd'hui, estime Ursula von der Leyen, vivre en paix signifie renforcer la capacité collective à "dissuader l'agression et la provocation" et à s'adapter à "la nature changeante de la guerre".

"Si nous hésitons à agir, la zone grise ne fera que s'étendre", a-t-elle prévenu.

Un bouclier pour toute l'Union

La cheffe de la Commission a ensuite énuméré les nouvelles initiatives que son exécutif a présentées pour renforcer les capacités de défense, comme l'ambitieux projet de création d'un "mur antidrones" le long du flanc est de l'Union, afin de détecter et d'abattre les drones en provenance de l'extérieur.

Depuis sa présentation le mois dernier, la proposition a suscité un énorme intérêt politique et médiatique, devenant le principal sujet de discussion lors du sommet informel des dirigeants de l'UE qui s'est tenu la semaine dernière à Copenhague.

Ce sommet a toutefois révélé les fractures qui sous-tendent le projet.

Le chancelier allemand Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron ont soulevé des questions sur sa faisabilité pratique, tandis que le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et son homologue italienne Giorgia Meloni ont exigé que le projet englobe toutes les frontières de l'UE, et pas seulement celles de l'est.

Mercredi, Ursula von der Leyen a directement répondu à ces critiques, affirmant que le "mur antidrones" couvrira toutes les frontières de l'UE.

"Nous avons besoin d'une approche à 360 degrés. Ce système anti-drone sera un bouclier pour l'ensemble de notre Union, y compris notre flanc sud", a-t-elle déclaré.

"Il devrait être conçu pour répondre à un large éventail de défis : de la réponse aux catastrophes naturelles à la lutte contre le crime organisé international, de la surveillance des migrations militarisées au contrôle de la flotte fantôme russe".

"Le choix qui s'offre à nous est simple"

Ursula von der Leyen a également souligné la nécessité que l'augmentation actuelle des dépenses de défense profite à l'industrie européenne, plutôt qu'aux entreprises étrangères, et qu'elle produise un "retour sur investissement".

La préférence pour le "Made In Europe", défendue notamment avec passion par la France, s'est progressivement imposée dans l'ensemble de l'Union, même si certains États membres préfèrent se concentrer sur la livraison immédiate des équipements, quelle qu'en soit l'origine géographique.

La présidente de la Commission a conclu son discours de mercredi par un dernier avertissement.

"Le choix qui s'offre à nous est simple", a-t-elle déclaré aux eurodéputés. "Nous pouvons soit nous dérober et regarder les menaces russes s'intensifier, soit y répondre par l'unité, la dissuasion et la détermination. Je sais quel camp nous choisirons".

Alors qu'elle entend protéger l'Union des menaces extérieures, Ursula von der Leyen défendra ce jeudi son propre avenir politique contre deux motions de censure.

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