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Mur antidrones et utilisation des avoirs russes gelés : un" large" consensus des Européens

Le Première ministre danoise Mette Frederiksen et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors d'un sommet informel à Copenhague le 1er octobre 2025.
Le Première ministre danoise Mette Frederiksen et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors d'un sommet informel à Copenhague le 1er octobre 2025. Tous droits réservés  Mads Claus Rasmussen/Ritzau Scanpix via AP
Tous droits réservés Mads Claus Rasmussen/Ritzau Scanpix via AP
Par Alice Tidey & Jorge Liboreiro
Publié le Mis à jour
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La Commission européenne va désormais finaliser une feuille de route pour la défense qui devrait être publiée dans deux semaines, avant que les dirigeants ne se réunissent pour un nouveau sommet où des décisions concrètes seront prises.

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Les dirigeants de l'UE s'étant donné rendez-vous à Copenhague mercredi ont apporté un "large soutien" aux propositions visant à se protéger contre les survols de drones et à utiliser les actifs russes immobilisés pour aider l'Ukraine.

"Les dirigeants ont largement soutenu les projets phares prioritaires initiaux qui renforceront la sécurité de l'Europe, notamment le mur européen de drones et la surveillance des flancs orientaux", a déclaré António Costa, président du Conseil européen, aux journalistes à l'issue de la réunion informelle dans la capitale danoise.

Avant la réunion, qui faisait suite à une série de violations de l'espace aérien en Pologne, en Estonie, en Roumanie et au Danemark, la Commission européenne avait publié un document de cadrage dans lequel elle présentait, entre autres, quatre projets phares qui, selon elle, doivent être financés et mis en œuvre de toute urgence. Il s'agit d'un "mur" de défense contre les drones, d'une surveillance des flancs orientaux, d'un bouclier de défense aérienne et spatiale.

Mette Frederiksen, la Première ministre danoise qui a accueilli les dirigeants européens, a également déclaré que les propositions de la Commission bénéficiaient d'un "large soutien".

"Nous devons renforcer notre production de drones et nos capacités antidrones. Cela implique notamment la mise en place d'un réseau européen antidrones capable de détecter et, bien sûr, de neutraliser les intrusions extérieures. Nous devons donc créer un écosystème européen qui permettra à l'Europe de développer des solutions de pointe en matière de drones, en s'inspirant de ce qui se fait déjà en Ukraine", a-t-elle ajouté.

Elle a insisté sur le fait qu'il n'y avait pas de "conflit entre l'Est et l'Ouest" sur ce sujet, même si le flanc Est, géographiquement plus proche de la Russie, en bénéficierait probablement.

Ursula von der Leyen a souligné que les violations de l'espace aérien "font partie des tactiques de guerre hybride" et "exigent une réaction et une réponse fortes et déterminées de la part de l'Europe".

"Nous devons mettre en place les moyens de dissuasion les plus puissants, à grande échelle et rapidement. C'était là le thème central de notre discussion aujourd'hui. Il y a un sentiment clair d'urgence, car le maintien de la paix a toujours été une mission fondamentale de l'Union européenne", a ajouté la présidente de la Commission.

Ses services doivent présenter dans deux semaines une feuille de route pour la défense qui s'appuiera sur les discussions menées mercredi au Danemark et définira des objectifs en matière de capacités, afin que les dirigeants de l'UE puissent prendre des décisions lors d'un sommet officiel qui se tiendra plus tard ce mois-ci.

Préoccupations belges

Alors que les dirigeants ont passé la majeure partie de leur temps à Copenhague à discuter des drones, ils ont également eu le temps d'évoquer de nouvelles mesures visant à renforcer l'aide financière et militaire à Kyiv, considérée comme intrinsèquement liée à la question de la défense européenne.

"Nous parlons beaucoup des garanties de sécurité pour l'Ukraine, mais en réalité, c'est l'inverse : l'Ukraine est aujourd'hui la garantie de sécurité de l'Europe. Notre soutien à l'Ukraine est un investissement direct dans notre propre sécurité", a estimé Mette Frederiksen.

Les 27 dirigeants ont brièvement échangé leurs points de vue sur la proposition audacieuse de la Commission d'accorder un prêt de 140 milliards d'euros à Kyiv sur la base des soldes de trésorerie des avoirs gelés de la Russie, dont la majeure partie est aujourd'hui détenue par Euroclear, un dépositaire central de titres basé à Bruxelles.

Le prêt serait versé progressivement, sous certaines conditions.

Selon ce plan, qui en est encore à ses débuts et doit être précisé, l'Ukraine ne serait tenue de rembourser le prêt qu'après que Moscou aura accepté d'indemniser les dommages causés. D'où le nom de "prêt de réparation". Ensuite, la Commission rembourserait Euroclear, qui rembourserait à son tour la Russie, bouclant ainsi la boucle.

Si le projet a reçu un large soutien, il s'est heurté à la résistance du Premier ministre belge Bart De Wever qui, lors du débat entre les dirigeants, a pris la parole pour exprimer des inquiétudes d'ordre juridique et technique. (De Wever n'a pas souhaité parler aux journalistes à son arrivée).

Une question clé pour la Belgique est celle de la gestion des risques : comment tout éventuel problème, défaut de paiement ou contentieux serait traité collectivement par le bloc sans laisser le pays, en tant qu'hôte d'Euroclear, se débrouiller seul.

À la fin de la réunion, Ursula von der Leyen a cherché à rassurer le Belge.

"Il est tout à fait clair que la Belgique ne peut pas être le seul État membre à supporter le risque, mais celui-ci doit être réparti sur un plus grand nombre d'épaules", a-t-elle déclaré.

"Il n'y a pas de saisie des actifs", a-t-elle une nouvelle fois insisté. "La créance russe reste une créance russe".

Des réserves quant à l'idée de puiser dans les avoirs russes gelés pour prêter de l'argent à Kyiv ont également été émises par la France et le Luxembourg.

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