Des internautes ont affirmé que "pas une seule femme" n'avait survécu à leur captivité à Gaza après la libération des derniers otages enlevés par le Hamas. Ces affirmations sont trompeuses.
Les 20 derniers otages vivants enlevés par le Hamas lors des attaques du 7 octobre 2023 ont été libérés le 13 octobre dernier dans le cadre d'un fragile accord de cessez-le-feu conclu avec Israël sous l'égide des États-Unis.
Suite à cet événement, des journalistes, des commentateurs et des internautes européens ont affirmé que "pas une seule femme" n'avait survécu aux "horreurs" de leur détention dans un certain nombre de messages partagés sur X, dont l'un a été vu plus de 8 millions de fois.
Les 20 otages vivants restants qui ont été libérés de Gaza sont en effet tous des hommes, comme le stipule la liste publiée par le Hamas, ainsi que la liste compilée par le Forum des familles d'otages et de personnes disparues.
Toutefois, les affirmations diffusées sur les réseaux sociaux sont trompeuses, car elles ne tiennent pas compte du fait que les femmes et les enfants ont été prioritaires lors des précédentes libérations d'otages.
Des décisions "difficiles"
Le 7 octobre 2023, le Hamas a emmené 251 otages d'Israël à Gaza, dont 37 étaient âgés de moins de 18 ans. 51 étaient des femmes et 200 des hommes.
Un mois plus tard, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué la nécessité pour son gouvernement de prendre des "décisions difficiles, entre un choix difficile et un choix encore plus difficile" lors des négociations sur les otages.
À l'époque, tous les otages qui avaient été libérés étaient des femmes.
"Les efforts pour les ramener tous à la maison se poursuivent et, à l'heure actuelle, nous pouvons obtenir la libération de nourrissons et d'enfants, de mères et de femmes, qui ont l'épée au cou", a ajouté Benjamin Netanyahu.
Les rapports des médias, ainsi que les communications officielles de Tsahal et du gouvernement israélien, fournissent une chronologie détaillant les libérations successives des femmes otages.
Le 22 juin, le gouvernement israélien a déclaré que sur les 251 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre, 49 étaient toujours en captivité, dont une femme.
Le 15 octobre, le corps de la dernière femme otage a été rendu à Israël, après avoir été identifié par des experts médico-légaux.
Témoignages de violence sexuelle
Bien que les messages en ligne affirmant qu'aucune femme otage n'a survécu à Gaza soient trompeurs, beaucoup font référence à la violence sexuelle subie par les femmes le 7 octobre, ainsi qu'à celle subie par les otages en captivité.
En juillet, le projet Dinah a publié un rapport contenant des témoignages directs de 15 anciens otages, dont l'un aurait été victime d'une tentative de viol le 7 octobre.
En échange de la remise de 20 otages vivants le 13 octobre dernier, Israël a libéré près de 2 000 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord.
De plus, le Hamas a jusqu'à présent restitué les corps de 13 otages, les autorités israéliennes ayant confirmé mardi matin qu'un corps rendu lundi soir avait été identifié comme étant celui de l'otage Tal Haimi.
Un cessez-le-feu précaire
Cependant, l'accord de cessez-le-feu reste fragile. Le Hamas affirme qu'il n'a pas été en mesure d'atteindre toutes les dépouilles parce qu'elles sont enfouies sous les décombres laissés par l'offensive israélienne menée depuis deux ans dans la bande de Gaza.
De son côté, Israël a menacé de reprendre les opérations militaires ou de suspendre l'aide humanitaire si tous les corps n'étaient pas restitués.
Dimanche, Tsahal a accusé le Hamas d'avoir tiré sur ses troupes, tuant deux soldats israéliens dans les zones de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, qui sont sous contrôle israélien, conformément aux lignes de cessez-le-feu convenues.
Les frappes de représailles israéliennes ont tué 45 Palestiniens, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza, dirigé par le Hamas, qui affirme qu'un total de 80 personnes ont été tuées depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Plus de 68 000 Gazaouis ont été tués au cours de la guerre entre Israël et le Hamas, selon le groupe palestinien.
Néanmoins, le président américain Donald Trump a assuré lundi que l'accord était toujours en bonne voie, et le vice-président J. D. Vance est arrivé en Israël mardi dans le but de renforcer le cessez-le-feu.