Au cours des neuf premières mois de l'année, 133 400 personnes ont tenté de rejoindre l'UE illégalement, selon Frontex. Les Bangladais, les Égyptiens et les Afghans figurent parmi les nationalités les plus fréquemment signalées.
Quelque 133 400 personnes ont tenté d'entrer illégalement au sein de l'Union européenne depuis le début de l'année, rapporte Frontex, l'agence européenne pour les frontières, soit une diminution de 22 % par rapport à l'année passée.
La baisse la plus importante a été enregistrée sur la route de l'Afrique de l'Ouest, qui a connu une chute de 58 % des passages irréguliers, avec seulement 734 détections en septembre.
Les routes des Balkans occidentaux et des frontières terrestres orientales ont également enregistré une baisse des franchissements irréguliers, respectivement de 47 % et 36 %.
Selon les experts, plusieurs facteurs peuvent expliquer ce ralentissement des tentatives de migration. "La diminution générale peut être liée à un certain nombre de facteurs, comme l'éruption ou la cessation de troubles ou de conflits, l'incertitude politique, une coopération plus étroite en matière de contrôle des frontières, mais aussi les conditions météorologiques", a déclaré Helena Hahn, analyste politique du programme européen sur les migrations et la diversité au Centre de politique européenne (EPC).
Toutefois, elle a ajouté que ces chiffres ne devaient pas être interprétés comme une diminution du nombre de personnes en déplacement. "Au contraire, le nombre de migrants internationaux a augmenté depuis 2020, tout comme le nombre de personnes déplacées de force. Ils ne viennent tout simplement pas en Europe au même rythme que la période qui a suivi la pandémie de Covid-19", a-t-elle expliqué.
Des routes privilégiées
Cependant, d'autres routes migratoires ont connu, cette année, une augmentation. C'est le cas de la route dite de la "Méditerranée centrale", qui est devenue la route la plus fréquentée, représentant près de 40 % de toutes les entrées irrégulières en 2025.
La Libye est le principal point de départ de cette route, enregistrant une augmentation de 50 % des départs par rapport à 2024. La majorité des migrants empruntant cet itinéraire viennent du Bangladesh, de l'Érythrée et de l'Égypte.
Sur la route dite de la "Méditerranée occidentale", les traversées irrégulières ont augmenté de 28 %, avec une hausse de plus de 50 % des arrivées pour le seul mois de septembre. Près de trois-quarts des traversées détectées sur cette route proviennent d'Algérie.
"Le renforcement des efforts de prévention du Maroc a poussé davantage de personnes à chercher des services de contrebande en Algérie", indique le rapport de Frontex. "Cela a conduit à une coopération plus étroite entre les réseaux de passeurs algériens et marocains et à un déplacement de certaines opérations vers le territoire algérien", est-il écrit.
Les Bangladais, les Égyptiens et les Afghans figurent parmi les nationalités les plus fréquemment signalées.
Encore plus de 1 300 morts cette année
Malgré cette baisse générale, le bilan humain reste important. En 2025, au moins 1 328 migrants sont morts ou ont disparu en empruntant les routes méditerranéennes, la majorité d'entre eux étant des hommes, selon la base de données de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
La route dite de la "Méditerranée centrale" est la plus meurtrière, avec au moins 895 personnes décédées ou disparues sur cette même période. La principale cause de décès est la noyade.
"Derrière ces migrants disparus, il y a des familles et des communautés qui cherchent des réponses et font face à leur absence", indique le rapport de l'OIM sur les familles de migrants disparus.
Et si de nombreux migrants ont tenté de voyager légalement, ils se sont finalement tourné vers la migration irrégulière après que leur visa leur a été refusé.