Le Service européen d'action extérieure (SEAE) et le Collège d'Europe ont été perquisitionnés mardi dans le cadre d'une enquête anti-fraude menée par la police belge.
Les autorités belges ont perquisitionné mardi matin les bureaux du Service européen pour l'action extérieure (SEAE), le bras diplomatique de l'Union européenne, dans le cadre d'une enquête anti-fraude.
Les locaux du Collège d'Europe de la ville de Bruges, qui reçoit des fonds des institutions de l'UE, ont également été perquisitionnés dans le cadre de cette opération, ainsi que plusieurs domiciles de particuliers en Belgique. Trois personnes ont été placées en détention.
Un appel d'offres pour une formation de diplomates au cœur de l'enquête
Le Parquet européen (OEPP) a demandé ces opérations dans le cadre d'une enquête sur des soupçons de fraude liés à un projet de formation de jeunes diplomates financé par l'UE.
Dans une déclaration, l'OEPP a indiqué que l'enquête est centrée sur l'Académie diplomatique de l'Union européenne, une formation de neuf mois pour les jeunes diplomates et attribuée dans le cadre d'un appel d'offres de l'UE au Collège d'Europe en Belgique entre 2021 et 2022.
Les autorités cherchent à savoir si le SEAE a enfreint les règles de l'appel d'offres en partageant des informations avec le Collège avant l'attribution du projet.
"Nous pouvons confirmer que la police était aujourd'hui dans le bâtiment du SEAE", a déclaré mardi un porte-parole de l'UE, précisant que l'enquête en cours concerne des activités qui ont eu lieu "au cours du mandat précédent".
Le porte-parole a refusé de dire si les trois suspects détenus étaient des fonctionnaires de l'UE.
De "forts soupçons" de concurrence déloyale
Le recteur du Collège d'Europe est actuellement Federica Mogherini, qui a été à la tête du SEAE entre 2014 et 2019. Josep Borrell lui a succédé, avant d'être remplacé par l'actuelle cheffe de la politique étrangère, Kaja Kallas, en décembre 2024.
Dans sa déclaration, l'OEPP a précisé avoir de "forts soupçons" que les règles de l'UE sur la concurrence loyale aient été violées pendant la procédure d'appel d'offres et que "des informations confidentielles liées à la passation de marché en cours [aient] été partagées avec l'un des candidats participant à l'appel d'offres".
Ces faits "pourraient constituer une fraude aux marchés publics, une corruption, un conflit d'intérêt et une violation du secret professionnel", a déclaré l'OEPP dans son communiqué. "L'enquête est en cours pour clarifier les faits et évaluer si des infractions pénales ont été commises".
Euronews a contacté la police belge pour un commentaire, mais n'a pas reçu de réponse à l'heure où nous publions cet article.