Interviewé dans Europe Today, le commissaire européen a réagit à la publication de la nouvelle stratégie de sécurité des États-Unis. Un texte dans lequel Washington se montre très critique à l'égard de l'UE, qui serait menacée d'un "effondrement civilisationnel".
Interviewé dans Europe Today, le commissaire européen à l'Économie, Valdis Dombrovskis a réagi à la publication de la nouvelle stratégie de sécurité des États-Unis, publiée vendredi dernier par la Maison Blanche.
Alors que Washington y adopte un ton très critique envers l’Union européenne, le commissaire a appelé les 27 à faire bloc.
"L'UE donne de la force à ses membres, en particulier aux petits États, parce que dans le monde actuel, plus conflictuel et axé sur le pouvoir, l'union fait la force", a-t-il déclaré.
Selon l'administration Trump, l'UE serait confrontée à la menace d'un effondrement civilisationnel. Le gouvernement américain dénonce une atteinte à la liberté d’expression, une répression de l’opposition politique, ainsi qu’"une perte des identités nationales et de la confiance en soi".
Valdis Dombrovskis a indiqué ne pas partager cette analyse et a appelé l’UE à faire preuve de davantage d’assurance, notamment dans le dossier de la guerre en Ukraine.
Le commissaire soutient le financement du budget de Kyiv pour 2026 et 2027 par Bruxelles, afin que l'Ukraine "puisse rester forte dans la lutte, alors que les États-Unis retirent leur aide directe."
Une réunion du Conseil européen est prévue la semaine prochaine afin de décider d'un éventuel prêt de réparation à l'Ukraine ou de faire appel aux marchés pour une dette commune de l'UE d'un montant de 90 milliards d'euros.
António Costa défend l'autonomie de l'Europe
Les dirigeants européens ont serré les rangs après la publication du document américain.
Lundi, António Costa a également réagi en défendant l'autonomie de l'Europe pour ce qui est de choisir sa propre voie en matière de politique.
"Les États-Unis ne peuvent pas se substituer à l'Europe pour dire quelle vision nous avons et quelle est la liberté d'expression", a t-t-il déclaré.
Au cours du week-end, Kaja Kallas, la responsable de la politique étrangère de l'UE, a déclaré que les questions nationales étaient du ressort de l'UE et que les deux parties devraient se concentrer sur les défis mondiaux tout en laissant les questions nationales aux gouvernements nationaux.
Kaja Kallas a reconnu que les États-Unis avaient un point de vue différent sur un certain nombre de sujets clés, mais a noté que les deux pays restaient des alliés. Néanmoins, "l'UE a un plan et nous devons le suivre", a t-elle poursuivi.