Le parquet national financier requiert un procès contre l'ex-président français et plusieurs de ses proches. Ils sont soupçonnés d'avoir rémunéré l'intermédiaire franco-libanais aujourd'hui décédé pour qu'il change de version dans l'affaire libyenne.
Le parquet national financier (PNF) a annoncé mardi 16 décembre demander le renvoi de onze personnes dont Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni-Sarkozy et la "papesse des paparazzis" "Mimi" Marchand dans l'affaire de la rétractation possiblement monnayée de l'intermédiaire Ziad Takieddine, homme d'affaires franco-libanais mort en septembre, dans le cadre du dossier libyen.
"Le mardi 16 décembre, le parquet national financier a rendu son réquisitoire définitif dans le cadre de l’information judiciaire ouverte notamment du chef de subornation de témoin concernant la rétractation de Ziad Takieddine en lien avec la procédure judiciaire dite du financement libyen de la campagne présidentielle de 2007", écrit le PNF dans un communiqué.
Le parquet national financier a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de onze personnes des chefs d’association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée et de recel de subornation de témoin.
L'épouse de l'ancien président de la République Carla Bruni-Sarkozy est seulement visée par ce premier chef cité. Pour Michèle Marchand, surnommée "Mimi" Marchand, le parquet demande également un renvoi pour "subornation de témoin" et "association de malfaiteurs en vue de corrompre des personnes exerçant des fonctions juridictionnelles au Liban".
Soupçons d'utilisation de moyens frauduleux pour innocenter Nicolas Sarkozy
L'affaire de la fausse rétractation de Ziad Takieddine, appelée opération "Sauvez Sarko" par certains protagonistes, est liée au dossier principal du financement libyen de la campagne de 2007. L'ex-chef de l'État a été condamné le 25 septembre à cinq ans de prison dans ce dossier. Il a fait appel et doit être rejugé à partir du 16 mars 2026.
Dans l'affaire de la rétractation, les mis en examen sont soupçonnés d'avoir voulu tromper la justice en utilisant des moyens frauduleux pour innocenter Nicolas Sarkozy. La justice se demande si l'ancien président a avalisé ces manœuvres présumées.