Retour sur l'une des plus importantes fraudes au jeu vidéo au monde

hacker:HUNTER
hacker:HUNTER Tous droits réservés euronews
Tous droits réservés euronews
Par Euronews
Partager cet article
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

C'est l'une des affaires de triche aux jeux vidéo les plus importantes de l'histoire. En 2013, de jeunes Américains ont réussi à empocher des millions de dollars en générant d'innombrables pièces du célèbre jeu FIFA d'EA SPORTS avant d'être rattrapés par la justice.

PUBLICITÉ

Quand un groupe d'amis s'est rendu compte qu'ils pouvaient pirater l'un des jeux vidéo les plus populaires au monde, il n'a pas fallu attendre longtemps pour que l'argent coule à flots.

En 2013, Anthony Clark, développeur de 23 ans, et trois de ses amis ont trouvé comment générer des sommes considérables en "FIFA Coins", ces crédits attribués dans le jeu FIFA d'EA SPORTS.

Anthony, décrit comme le cerveau de l'opération, avait conçu une application capable de faire croire aux serveurs de l'éditeur qu'un match était terminé pour se voir attribuer une pièce. Ensuite, l'équipe de hackers vendait ces Coins à des joueurs à travers le monde. C'est ainsi qu'ils ont recueilli la coquette somme de 16 millions de dollars.

"Hé, les gars, c'est illégal !"

Mais l'amoncellement des gains du groupe n'est pas passée inaperçue auprès du FBI. À l'insu d'Anthony et de ses amis, l'agence a contacté Electronic Arts, la société éditrice du jeu.

Le procureur fédéral Brian Poe précise pour euronews : "Ce qui a retenu notre attention dans cette affaire, ce sont les sommes que ces jeunes étaient capables de gagner. Il y en avait pour 16 millions de dollars, il y avait des Lamborghini et des Mercedes," précise-t-il avant d'ajouter : "Je n'avais pas pour objectif de les envoyer en prison. Ce que je voulais, c'était envoyer un message : "Hé, les gars, c'est illégal."

euronews / Kaspersky
En 2013, aux États-Unis, un groupe d'amis a empoché 16 millions de dollars en vendant des "FIFA Coins" créés artificiellementeuronews / Kaspersky

Le cerveau de la bande reconnu coupable

Mais l'opération était-elle réellement illégale ? Les trois collaborateurs d'Anthony dont Eaton Zveare ont plaidé coupable et tout l'argent qu'ils avaient gagné a été saisi. Ce qui leur a permis d'éviter la prison.

De son côté, Anthony aidé de ses avocats était convaincu qu'il n'avait rien fait de mal et a décidé de se confronter à un procès malgré le risque qu'il encourait de s'exposer à une peine de plusieurs années de prison.

Finalement, le procès ne s'est pas déroulé comme l'espéraient le jeune homme et ses défenseurs : un jury l'a reconnu coupable de complot en vue de commettre une fraude électronique.

euronews / Kaspersky
Anthony Clark, à gauche, le cerveau de la bandeeuronews / Kaspersky

Tragiquement, en février de la même année, alors qu'il attendait de connaître sa peine, Anthony est allé faire la fête avec ses amis pour son anniversaire. Selon sa tante Shawn Burgess qui nous livre son témoignage, il a bu beaucoup à cette occasion en pensant que ce serait probablement son dernier anniversaire en tant qu'homme libre avant longtemps. Elle raconte qu'il prenait également des médicaments. Quelques jours plus tard, le jeune homme est décédé dans son sommeil à la suite de ce qui a été officiellement qualifié d'overdose accidentelle de médicaments.

"Les Coins, cela n'existe pas vraiment"

Sa mort est intervenue alors qu'Anthony ne cessait de répéter qu'il n'avait pas commis de crime et qu'il ne plaiderait pas coupable pour quelque chose qu'il croyait ne pas avoir fait.

Des années plus tard, ses avocats soutiennent toujours son point de vue. Avec le recul, l'un de ses défenseurs Scott Gilbert nous indique : "Au final, [ces Coins], c'est une valeur numérique dans un ordinateur. Ce n'est pas différent de la couleur du maillot d'un joueur de football, cela n'existe pas vraiment," conclut-il.

*Chaque semaine,hacker:HUNTER Next Levelvous raconte les histoires de hackers qui opèrent dans le monde du jeu vidéo et se demande si le piratage peut avoir au final, des répercussions positives.*

Partager cet article