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Donald Trump aurait un projet pour bloquer les réglementations IA des États: ce que l’on sait

Archives - Le candidat républicain et ex-président Donald Trump parle lors d'un meeting le soir de la primaire à Nashua (New Hampshire), mardi 23 janv. 2024.
ARCHIVES - Le candidat républicain à la présidentielle et ex-président Donald Trump parle lors d'un meeting le soir des primaires à Nashua (N.H.), mardi 23 janvier 2024 Tous droits réservés  AP Photo/David Goldman, File
Tous droits réservés AP Photo/David Goldman, File
Par Euronews, AP
Publié le
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Syndicats de la tech américaine et ONG ont signé une lettre contre cette mesure : des firmes d’IA usant d’une technologie nocive seraient sans contrôle des élus et du public.

Le président américain Donald Trump envisage de faire pression sur les États pour qu’ils mettent fin à la réglementation étatique de l’intelligence artificielle (IA) dans un projet de décret, selon l’Associated Press, qui a obtenu le document.

Une telle démarche montrerait jusqu’où Trump serait prêt à aider les entreprises de l’IA à contourner des réglementations qu’elles estiment étouffer l’innovation, alors que des centaines de personnalités publiques et d’experts de l’IA mettent en garde contre le fait que laCourse de l’IA vers la superintelligencesuscite des inquiétudes, allant de l’obsolescence économique des humains à la perte de libertés, et même à l’extinction de l’espèce humaine.

Trump et certains républicains estiment que les réglementations limitées déjà adoptées par les États, ainsi que celles qui pourraient suivre, freineront l’innovation et la croissance de cette technologie.

Des critiques des deux partis, ainsi que des organisations de défense des libertés civiles et des droits des consommateurs, craignent que l’interdiction de la réglementation au niveau des États ne revienne à favoriser les grandes entreprises de l’IA, qui bénéficient d’un contrôle minime, voire inexistant.

Le projet de décret pourrait évoluer ; voici ce qu’il faut savoir sur les réglementations de l’IA au niveau des États et sur ce que Trump propose.

Quelles réglementations existent au niveau des États et pourquoi

Quatre États, le Colorado, la Californie, l’Utah et le Texas, ont adopté des lois qui fixent certaines règles pour l’IA dans l’ensemble du secteur privé, selon l’International Association of Privacy Professionals.

Ces lois prévoient notamment de limiter la collecte de certaines données personnelles et d’exiger davantage de transparence de la part des entreprises.

Ces textes répondent à une IA qui imprègne déjà le quotidien. La technologie contribue à prendre des décisions lourdes de conséquences pour les Américains, comme qui obtient un entretien d’embauche, un bail d’appartement, un prêt immobilier et même certains soins médicaux.

Mais des études ont montré qu’elle peut se tromper dans ces choix, notamment en privilégiant un genre ou une race particuliers.

Des centaines d’organisations, parmi lesquelles des syndicats de salariés du secteur technologique, des ONG de sécurité technologique et de protection des consommateurs, ainsi que des établissements d’enseignement, ont signé des lettres au Congrès cette semaine pour s’opposer au blocage des réglementations étatiques sur l’IA.

« Vous devez rejeter cette proposition très large. Les Américains méritent à la fois des protections fédérales efficaces et la possibilité pour leurs États de jouer un rôle moteur pour renforcer la sécurité, l’équité et la responsabilité lorsque des systèmes d’IA causent un préjudice », indique l’une des lettres.

« Personne, quelles que soient ses opinions politiques, ne veut vivre dans un monde où l’IA prend des décisions de vie ou de mort sans rendre de comptes », poursuit-elle.

Les propositions de réglementation de l’IA les plus ambitieuses au niveau des États obligent les entreprises privées à faire preuve de transparence et à évaluer les risques potentiels de discrimination liés à leurs systèmes d’IA.

Au-delà de ces règles plus générales, de nombreux États ont encadré certains aspects de l’IA : interdiction des deepfakes en période électorale et de leur utilisation pour produire de la pornographie non consensuelle, par exemple, ou mise en place de règles concernant l’usage de l’IA par les pouvoirs publics.

Ce que Trump et certains républicains veulent faire

Le projet de décret demanderait aux agences fédérales d’identifier les réglementations étatiques sur l’IA jugées contraignantes et de pousser les États à ne pas les adopter, notamment en retenant des financements fédéraux ou en contestant ces lois devant les tribunaux.

Il lancerait aussi l’élaboration d’un cadre réglementaire plus souple pour l’ensemble du pays, qui primerait sur les lois étatiques en matière d’IA.

Trump affirme que le patchwork de réglementations à travers les 50 États freine la croissance des entreprises de l’IA et permet à la Chine de rattraper les États-Unis dans la course à l’IA. Le président a également déclaré que les réglementations étatiques produisent une « IA woke ».

Le projet de décret qui a fuité pourrait évoluer et ne doit pas être considéré comme définitif, a déclaré un haut responsable de l’administration Trump, qui a demandé l’anonymat pour décrire des discussions internes à la Maison Blanche.

Selon ce responsable, le plan provisoire prévoit que Trump signe le décret vendredi.

Par ailleurs, la direction républicaine de la Chambre discute déjà d’une proposition visant à empêcher temporairement les États de réglementer l’IA, a indiqué cette semaine à Punchbowl News le chef de la majorité, Steve Scalise.

On ne sait pas encore à quoi ressemblerait cette proposition ni quelles réglementations sur l’IA elle supplanterait.

TechNet, qui défend les intérêts d’entreprises technologiques comme Google et Amazon, a soutenu par le passé que suspendre les réglementations des États profiterait aux plus petites entreprises d’IA encore en phase de lancement et donnerait aux législateurs le temps de concevoir un cadre national « équilibrant innovation et responsabilité ».

Pourquoi les tentatives de régulation fédérale ont échoué

Des républicains au Congrès ont déjà tenté, en vain, d’interdire aux États de réglementer l’IA.

Une partie de la difficulté tient au fait que l’opposition vient des rangs mêmes de leur parti.

Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a déclaré dans une publication sur X cette semaine qu’une loi fédérale interdisant la réglementation de l’IA par les États serait « inacceptable ».

DeSantis a soutenu qu’une telle mesure constituerait une « subvention à la Big Tech » et empêcherait les États de se protéger contre toute une série de pratiques, dont les « applications prédatrices ciblant les enfants » et la « censure en ligne des discours politiques ».

Une interdiction fédérale visant à empêcher les États de réglementer l’IA est également impopulaire, a déclaré Cody Venzke, conseiller principal en politiques au sein du département national de plaidoyer politique de l’ACLU.

« Les Américains ne veulent pas d’une IA discriminatoire, dangereuse ou sujette aux hallucinations », a-t-il déclaré.

« Personne, je pense, n’a intérêt à gagner la course à l’IA si cela signifie une IA qui n’est pas digne de confiance ».

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