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Qu'est-ce que le mpox et comment la maladie se propage-t-elle ?

Cette image de 1997 fournie par le CDC montre les mains d'un patient atteint de mxpox, au Zaïre (devenu la République démocratique du Congo)
Cette image de 1997 fournie par le CDC montre les mains d'un patient atteint de mxpox, au Zaïre (devenu la République démocratique du Congo) Tous droits réservés AP Photo
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Par Lauren Chadwick
Publié le Mis à jour
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Cet article a été initialement publié en anglais

Le mpox, anciennement appelé variole du singe, est endémique en Afrique centrale et occidentale et a été déclaré urgence sanitaire mondiale pour la dernière fois en 2022.

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Le mpox a été déclaré urgence sanitaire mondiale pour la deuxième fois, alors qu'une épidémie se propage en République démocratique du Congo (RDC) et dans les pays africains voisins.

La décision prise cette semaine par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) de déclarer l'épidémie "urgence de santé publique de portée internationale" devrait permettre de mieux faire connaître la maladie et de renforcer les mesures de riposte, selon les experts, qui soulignent l'importance d'une intervention précoce.

Voici ce qu'il faut savoir sur le mpox et la menace qu'il représente pour la santé mondiale.

Qu'est-ce que le mpox ?

Le mpox, anciennement appelée variole du singe, est causé par un virus du même nom qui a été découvert pour la première fois chez des singes utilisés pour la recherche scientifique en 1958, selon l'OMS.

Le premier cas humain a été signalé en 1970 au Zaïre, devenu aujourd'hui la RDC. Le virus est aujourd'hui endémique dans les pays d'Afrique centrale et occidentale, mais il a connu une flambée mondiale en 2022 dans des régions qui n'avaient pas signalé de cas auparavant, comme l'Europe.

Il existe deux sous-types de virus, appelés clades. Le clade I, commun en Afrique centrale, est à l'origine d'une forme grave de la maladie. L'épidémie de 2022 a été causée par le clade II, qui est endémique en Afrique de l'Ouest.

Une nouvelle souche liée au clade I, appelée clade Ib, est depuis apparue dans l'est de la RDC et dans certains pays africains. Selon l'OMS, cette nouvelle souche "semble se propager principalement par le biais de rapports sexuels".

Quelle est l'ampleur de l'épidémie ?

Les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC) - qui ont également déclaré cette semaine l'urgence sanitaire - ont indiqué que le nombre de cas suspects de mpox sur le continent avait dépassé les 17 000 cette année, la plupart en RDC.

Seuls 24 % des cas suspects dans le pays ont été testés cette année - une grande partie de la population rurale n'ayant pas accès à des tests médicaux - ce qui signifie que le nombre réel de cas pourrait être plus élevé que celui indiqué dans les rapports officiels.

Plus de 500 décès, principalement en RDC, ont été confirmés, selon le CDC Afrique.

Au moins 13 pays africains sont touchés, y compris ceux où le mpox était jusqu'alors absent, comme le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda.

Cette image montre une micrographie électronique à transmission colorisée de particules mpox (en rouge) présentes dans une cellule infectée (en bleu).
Cette image montre une micrographie électronique à transmission colorisée de particules mpox (en rouge) présentes dans une cellule infectée (en bleu).US National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID) via AP Photo, File

Jeudi, l'agence suédoise de santé publique a déclaré avoir détecté le premier cas de clade I en dehors de l'Afrique. La personne contaminée avait récemment voyagé dans une région africaine où le virus circulait.

Quels sont les symptômes du mpox ?

Selon les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), "les personnes atteintes du mpox présentent souvent une éruption cutanée sur les mains, les pieds, la poitrine, le visage, la bouche ou près des organes génitaux".

L'éruption peut passer par différents stades et ressembler à des boutons ou à des cloques, selon les CDC.

D'après les autorités sanitaires européennes et américaines, le mpox peut également provoquer de la fièvre, des maux de tête, des frissons, une faiblesse physique, un gonflement des ganglions lymphatiques, des douleurs musculaires ou dorsales et des symptômes respiratoires.

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Le virus se propage par contact direct avec des animaux sauvages infectés ou par contact rapproché avec une personne infectée, y compris par rapport sexuel, qui est la forme de transmission la plus couramment signalée dans le monde.

Quel sera l'impact de la déclaration de l'OMS sur la situation ?

"La déclaration [de l'OMS] est importante, car elle galvanisera les efforts. Elle incitera les gouvernements à agir", déclare à Euronews Santé Jaime Garcia-Iglesias, chercheur au Centre for Biomedicine, Self and Society de l'université d'Édimbourg.

Il souligne que le manque de moyens de diagnostic et de vaccins en Afrique avait contribué à l'épidémie et insiste sur la nécessité de mieux financer la recherche et de sensibiliser les communautés.

Cette photo fournie par Médecins sans frontières, datée du 31 mai 2023, montre des agents de santé éduquant des enfants sur les symptômes du mpox à Goma, au Congo.
Cette photo fournie par Médecins sans frontières, datée du 31 mai 2023, montre des agents de santé éduquant des enfants sur les symptômes du mpox à Goma, au Congo.Augustin Mudiayi/Doctors Without Borders/Médecins Sans Frontières via AP

Les experts estiment qu'il faut dorénavant obtenir davantage d'informations sur le virus et son impact.

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"Il peut s'agir d'une infection très dangereuse et il y a eu des décès, mais pour comprendre le taux de mortalité, nous devons mieux connaître le nombre total de personnes infectées, y compris celles qui sont atteintes d'une forme moins grave, et savoir à quel point elles sont infectées", affirme Trudie Lang, professeure de recherche en santé mondiale à l'université d'Oxford.

"Cette maladie touche des communautés très vulnérables et elle est déjà fortement stigmatisée", ajoute-t-elle, précisant que la compréhension des perceptions et des pratiques de la population est indispensable pour mettre en place des interventions efficaces en matière de santé publique.

Comment prévenir le mpox ?

Jaime Garcia-Iglesias déclare à Euronews Health que les pays devraient se préparer en travaillant et en s'engageant avec les communautés pour ne pas être démunis en cas de nouvelle crise.

"Nous avons besoin que les gouvernements s'engagent dès maintenant avec les organisations et les leaders communautaires pour préparer ces relations au cas où nous aurions besoin de les mobiliser à l'avenir", affirme-t-il.

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"Il y a deux ans, les cliniques de santé sexuelle avaient atteint leur point de rupture, et nous avons constaté une diminution massive de l'offre d'autres services essentiels de santé sexuelle, comme la prévention du VIH, au Royaume-Uni", ajoute-t-il.

Les experts appellent à une réponse mondiale à l'épidémie et ont exhorté les pays à ne pas accumuler les vaccins comme ils l'avaient fait lors de la pandémie de COVID-19.

Bien qu'il existe deux vaccins contre le mpox, il est nécessaire d'en améliorer l'accès, affirme l'OMS.

"La recrudescence actuelle du mpox dans certaines régions d'Afrique, ainsi que la propagation d'une nouvelle souche sexuellement transmissible du virus, constituent une urgence, non seulement pour l'Afrique, mais pour le monde entier", explique Dimie Ogoina, un expert nigérian en maladies infectieuses qui a présidé le comité chargé de conseiller l'OMS sur la nouvelle épidémie de mpox.

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"Le mpox, originaire d'Afrique, y a été négligé avant de provoquer une épidémie mondiale en 2022. Il est temps d'agir de manière décisive pour éviter que l'histoire ne se répète", ajoute Dimie Ogoina.

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