L'ambassade des Etats-Unis en Syrie a alerté ses ressortissants contre un risque accru d'attaques au cours de l'Aïd el-Fitr dans les jours à venir.
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La capitale syrienne, Damas, retrouve un peu de l'esprit qu'elle avait presque perdu après des années de guerre. Avec la chute du régime de Bachar el-Assad, la ville respire à nouveau, et les préparatifs de l'Aïd el-Fitr de cette année ont une saveur particulière, pleine de symboles et de souffrances partagées.
Les marchés, qui étaient autrefois une plaque tournante de la vie locale, sont à nouveau bondés de passants qui courent acheter leurs provisions pour l'Aïd, malgré les difficultés économiques qui continuent de peser lourdement sur la vie des Syriens.
Un habitant de Damas a déclaré à Euronews : "La fête la plus importante pour nous est la chute du régime Assad, mais l'Aïd al-Fitr a une saveur particulière cette année."
"Les marchés sont pleins de monde et le personnel de sécurité est partout pour assurer la protection, ce qui donne un sentiment de sécurité."
Signe que la question de la sécurité reste toutefois très préoccupante, l'ambassade des Etats-Unis en Syrie a alerté ses ressortissants contre un risque accru d'attaques au cours de l'Aïd el-Fitr dans les jours à venir. Selon les autorités américaines, "les méthodes d'attaque pourraient inclure (...) des assaillants, des hommes armés ou l'utilisation d'engins explosifs".
Autre inquiétude : la situation économique du pays. Un vendeur du marché de la rue Al-Hamra a expliqué à Euronews le changement notable dans les achats et les ventes cette année. Il explique : "La situation est bien meilleure que ces dernières années. Il y a un mouvement clair sur les marchés et les gens se sentent plus à l'aise pour faire leurs achats. La stabilité de la sécurité est le principal facteur qui a créé cet élan ; les gens n'ont plus peur de sortir la nuit ou de se déplacer entre les zones comme auparavant", a-t-il déclaré.
Cependant, cette célébration de l'Aïd et de l'espoir ne cache pas les graves problèmes économiques qui continuent d'accabler les Syriens. Les prix élevés des produits de base et la difficulté de trouver un emploi restent des obstacles majeurs aux tentatives de reconstruction d'une vie normale.
Cet Aïd intervient après la chute du régime de Bachar al-Assad et la prise de pouvoir en Syrie, sous la direction d'Ahmad al-Charaa, d'un gouvernement de transition, témoigne d'une relative ouverture politique, sans précédent depuis des décennies.
Le retour des personnes déplacées
Plus de 1,2 million de réfugiés et de personnes déplacées syriens sont rentrés dans leur pays, selon les statistiques de l'ONU , après avoir fui pendant des années l'oppression de l'ancien régime.
Parmi les rapatriés se trouve Inas, une jeune femme qui a immigré en Suède en 2015 et qui est revenue aujourd'hui pour assister à l'Aïd avec sa famille et ses amis, après une interruption de huit ans. Elle garde de bons souvenirs des vieilles rues de Damas et des bancs d'école, et prévoit de visiter les endroits où elle avait l'habitude de rencontrer ses amis, ainsi que la côte syrienne, qui tient une place particulière dans son cœur.
À son retour, Inas a réalisé que la Syrie d'aujourd'hui n'est pas la même que celle qu'elle a quittée il y a des années. Si les effets de la guerre sont encore visibles dans certains bâtiments détruits et dans les rues qui doivent être réhabilitées, le nouvel esprit qui règne dans le pays est indéniable. "Damas est différente aujourd'hui. Il y a une liberté que nous n'avions jamais ressentie auparavant et les gens parlent avec confiance de leur avenir. Les marchés sont pleins de vie, les enfants jouent dans les rues sans crainte, ce qui n'était pas possible dans le passé", explique Inas.
L'Aïd aura aussi une saveur particulière, puisque le croissant de lune sera observé depuis le sommet du mont Qasioun, dans une scène symbolique qui reflète le nouvel esprit du pays. Des centaines de citoyens se rassembleront sur la montagne pour assister à ce moment historique, qui constituera un message d'espoir et d'unité nationale après des années de souffrance.