Les Républicains se réunissent à Tampa lundi pour consacrer Mitt Romney

Les Républicains se réunissent à Tampa lundi pour consacrer Mitt Romney
Par Euronews
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Après des mois d’une campagne venimeuse durant laquelle des centaines de millions de dollars ont été engloutis en publicités électorales, l’heure de l’investiture est venue pour Mitt Romney, sans garantie de succès…

Lundi, et durant quatre jours, les Républicains réunis en convention à Tampa vont consacrer l’ex-homme d’affaires comme l’opposant de Barack Obama à l‘élection de novembre. Et tenter de transformer en futur gagnant un candidat peu charismatique et à la traîne dans les sondages.

L’homme peine à convaincre dans ses rangs. Et même si l’ultra-conservateur et dynamique Paul Ryan, chouchou des jeunes et du Tea Party, désigné comme son éventuel vice-président, est son atout charme, cela n’a pas encore changé la donne.

Une grand messe républicaine qui va donc mettre la pression pour booster l’image de son candidat. Et la venue à Tampa du chef de l‘église catholique le cardinal Timothy Dolan, en conflit avec Obama sur le remboursement des frais médicaux liés à la contraception et l’avortement, sera un moment fort.

Avortement et droits des femmes, thèmes sensibles de cette convention, après les récents propos polémiques de l‘élu républicain du Missouri, Todd Akin qui avait déclaré que les femmes possédaient les défenses biologiques pour ne pas être enceintes en cas de viol…

Face au tollé, l’intéressé, pressé par l‘équipe de campagne de Romney a du s’excuser, mais ses positions reflètent la position strictement anti-avortement des conservateurs républicains, et l’affaire risque de troubler la fête, mettant en porte à faux un Mitt Romney qui avait pris soin jusqu’ici de s’en tenir à l‘économie et à l’emploi .

Tampa, le temps de l’unité?

Avec nous, pour en savoir plus, le chroniqueur politique américain Jonathan Karl, merci de nous rejoindre. Ces conventions sont généralement l’occasion d’attaques en règle contre le parti et le candidat adverse. Allons-nous entendre d’autres messages que ceux sur l‘économie, l’emploi et l’assurance-maladie?

Jonathan Karl, ABC:

Bien sûr, on va entendre d’autres messages. C’est la seule opportunité pour Romney de porter son message à la Nation. C’est sa plus grande chance, c’est ici qu’il a l’attention du pays. Ils vont avoir énormément d’audience, surtout la nuit de son discours à lui jeudi, c’est aussi important que les débats pour la présidence de l’automne, c’est vraiment ça. C’est une occasion splendide. Une autre chose, mis à part les attaques prévisibles sur Obama et les discours sur l‘économie, c’est l’occasion de valoriser l’image du Parti républicain. Vous allez voir beaucoup d’interlocuteurs hispanophones, vous allez voir des Afro-Américains, vous allez voir beaucoup de femmes, qui vont essayer de donner une vision plus ouverte du parti républicain que celle présentée pendant la primaire.

Euronews : Que peut attendre Romney de cette Convention? Et que peuvent attendre les Républicains?

Jonathan Karl:
Eh bien, une chose à laquelle Romney peut s’attendre, c’est que le président Obama ne rester sans rien faire. La tradition en Amérique, lors de nos conventions, c’est que l’autre parti se retrouve en arrière plan et laisse, au moins pendant quelques jours, la possibilité au parti adverse de s’exprimer à la nation.
Mais Joe Biden sera à Tampa lui aussi, lundi, avec l’intention de toute façon de faire un discours. Et le président fera campagne pendant la convention républicaine, pas question de céder du terrain.
Mais une chose qu’espèrent les Républicains, sur laquelle ils comptent, c’est un rebond à l’issue de cette convention. Par rebond, je veux dire, qu’ils sortent plus forts de cette convention dans les sondages, qu’ils ne l‘étaient auparavant.

Euronews :
Les Républicains ont le candidat le moins populaire et le moins idéologique depuis longtemps, et en même temps un co-listier Paul Ryan en course pour la vice-présidence avec un agenda fort idéologiquement. Pour certains, c’est l’illustration d’une crise d’identité. Qu’en pensez-vous?

Jonathan Karl:
Eh bien, une crise d’identité, c’est exactement ce dont Mitt Romney a été accusé pendant presque toute sa carrière politique. Il a d’abord été en course en 1994 contre Ted Kennedy dans le Massachusetts en tant que républicain modéré, désavouant presque son propre parti, disant qu’il était un républicain différent, critiquant même Ronald Reagan… Pour gagner cette primaire républicaine, il a dû être très conservateur sur la question de l’immigration, se positionnant à la droite des autres candidats. Maintenant, il a besoin de faire marche arrière et de s’attirer les Hispaniques sans donner l’impression qu’il fait volte-face.

Et Paul Ryan lui, est un héros absolu pour la base conservatrice du parti républicain, ce que Mitt Romney n’a jamais été et ne sera jamais. Donc, il s’agit un peu d’une crise d’identité. Mais maintenant, Romney est un candidat différent de qu’il était quand il gouvernait le Massachusetts, il a rejoint l’aile conservatrice de son parti et il n’y a pas vraiment de retour possible à ce stade.

Euronews:
Que pouvez-vous nous dire à propos de Todd Akin?

Jonathan Karl:
Todd Akin ne sera pas bienvenu à Tampa. Le président du Parti républicain a dit “ne venez pas, on ne veut pas de vous”. Todd Akin a été rejeté par le parti, ils sont embarrassés à cause de lui. L’impact principal d’Akin sur le Parti républicain, c’est que ça devient pratiquement impossible pour eux de reprendre le Sénat, de regagner le contrôle du Sénat. Il n’y a pas de candidat à la réélection au Sénat plus fragile que lui dans le Missouri. Cela assombrit la convention, même si Akin ne vient pas. Les démocrates répètent tous les jours qu’il est candidat dans le Missouri et qu’il a des liens étroits avec Paul Ryan, vous savez : il était tout à côté de Paul Ryan à la Commission budgétaire de la Chambre. Paul Ryan a co-parrainé avec Todd Akin et bien d’autres, un projet de loi très dur pour interdire l’avortement, et ça a certainement jeté une ombre sur le parti républicain. C’est pour cela qu’ils veulent l‘éliminer, qu’ils veulent qu’il retire sa candidature .

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