Reprise économique aux États-Unis : info ou intox ?

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Par Euronews
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Depuis l’arrêt du programme d’assouplissement quantitatif, ou QE, mené par la Réserve fédérale américaine en octobre dernier, les Etats-Unis

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Depuis l’arrêt du programme d’assouplissement quantitatif, ou QE, mené par la Réserve fédérale américaine en octobre dernier, les Etats-Unis maintiennent que leur économie se porte bien. Cela dit, les derniers chiffres publiés ne vont pas exactement dans ce sens et font état d’un ralentissent de la croissance économique fin 2014.

Difficile aussi pour les économistes de se mettre d’accord : la décision de la FED a-t-elle, oui ou non, favoriser la reprise économique américaine ?

La question est donc maintenant de savoir quels indicateurs vont inciter la Réserve fédérale à relever les taux d’intérêt ?

Données économiques et stratégie de la FED

La Réserve fédérale américaine a annoncé la fin de son programme d’assoupissement quantitatif en octobre 2014. Programme qui consistait à racheter massivement des actifs financiers afin d’augmenter la quantité de monnaie en circulation dans l‘économie.

Estimée à 2,6 %, selon les premiers chiffres, la croissance américaine a ralenti au 4e trimestre 2014. Sur un an, les Etats-Unis affichent un taux de croissance de 2,4 %.

Quant à la production manufacturière, elle est restée relativement robuste, même si elle est retombée à son niveau de janvier 2014. À noter également un fléchissement des commandes de biens durables au cours des derniers mois.

En outre, la baisse des exportations a creusé de façon significative le déficit commercial américain en décembre dernier. Sur un an, il aurait ainsi progressé de 6 %

Par ailleurs, l’appréciation du dollar et la chute des prix de l‘énergie ont permis aux Etats-Unis de juguler leur inflation.

Enfin, 257 mille emplois ont été créés en janvier dans le pays. Autre bonne surprise, les chiffres pour novembre et décembre ont été revus à la hausse.
Cela dit, le taux de chômage est légèrement remonté le mois dernier pour s‘établir à 5,7 %, contre 9.8 % en 2010.

Pour une analyse en détail des progrès réalisés par l‘économie américaine sur la voie de la reprise, Daleen Hassan d’euronews s’est entretenue avec Nour Eldeen Al-Hammory, Responsable des Stratégies Marchés chez ADS Securities à Abu Dhabi.

Daleen Hassan (DH), euronews :
“Nour, comment interprétez-vous les données économiques publiées aux Etats-Unis entre la fin de son programme d’assouplissement quantitatif et la semaine dernière ?”

Nour Eldeen Al-Hammory (NEH), ADS Securities :
“Depuis la fin du 3e assouplissement quantitatif, l’année dernière aux Etats-Unis, la plupart des résultats économiques sont venus decevoir, pour ne dire doucher, les attentes des marchés.

La Réserve fédérale américaine promet de relever ses taux cette année. Cela dit, l’inflation est tombée à son plus bas niveau depuis 2009 pour s‘établir à 0,8 %, soit très en dessous des 2 % prévus par la FED.

En outre, les dépenses personnelles de consommation n’ont cessé de chuter depuis 2009. On a assisté à une baisse de plus de 0,17 %, un record depuis la crise financière internationale.

Parallèlement, les chiffres concernant les carnets de commandes des entreprises et les achats de biens durables – deux indicateurs majeurs – se sont révélés décevants. De fait, les commandes à l’industrie américaine ont baissé 5 mois de suite, du jamais-vu depuis 2008. En 2012, quand les commandes à l’industrie avaient baissé pendant 4 mois d’affilée, la FED avait alors lancé son 3e programme d’assouplissement quantitatif.

Pour les points positifs : l‘économie américaine a créé 257 mille nouveaux emplois en janvier dernier et la rémunération horaire moyenne a grappillé 0,5 % en un mois. Pour autant, les 20 mille licenciements qui ont eu lieu dans le secteur énergétique n’ont pas été pris en compte dans le calcul. Aujourd’hui, le taux de chômage est passé à 5,7 % alors que l’on s’attendait à une baisse.

C’est pourquoi nos prévisions de croissance aux Etats-Unis restent négatives et que nous n’attendons pas de hausse des taux d’intérêt avant longtemps.

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DH :
“Mais si la FED décidait finalement de relever ses taux. Quel serait l’impact sur les marchés financiers arabes et plus largement sur l‘économie du Moyen-Orient ?”

NEH :
“Il ne s’agirait pas seulement du Moyen-Orient. L’impact serait global. Dans la mesure où cette hausse des taux entraînerait une diminution des capitaux disponibles sur les marchés financiers. Par conséquent, cette hausse impacterait l’ensemble de l’investissement international y compris donc au Moyen-Orient.

Pour autant, la région Afrique du Nord et Moyen-Orient reste un endroit sûr malgré les événements préoccupants au niveau mondial et les incertitudes qui planent, par exemple, sur la Grèce et son éventuelle sortie de la zone euro. Sans oublier qu’en Arabie Saoudite, les investisseurs internationaux sont toujours les bienvenus. Ce qui limiterait cet impact négatif.”

Et pour finir, passons au Business Snapshot de la semaine, et pour cela : direction l’Egypte, où la Banque centrale a déclaré la guerre à l’argent sale et au marché noir en planfonnant le montant des dépôts bancaires libellés en dollar américain.

De nouvelles mesures pour contrer le marché noir des devises

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La Banque centrale d’Egypte a décidé dernièrement de limiter les transactions en dollar américain, afin de porter un coup d’arrêt au marché noir.

Le gouverneur de l’institution, Hisham Ramez, a ainsi annoncé qu’il plafonnait les dépôts bancaires dans les établissements égyptiens à 10 mille dollars par jour et 50 mille dollars par mois pour les particuliers comme pour les sociétés.

Objectif : faire disparaître le marché noir des devises très prospère en Egypte.

Comment ? En ramenant à zéro, l‘écart entre le taux de change officiel et celui pratiqué sur le marché parallèle.

Cette mesure devrait aussi permettre au Caire de se mettre en conformité avec le droit international sur le blanchiment de capitaux.

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À l’approche de la Conférence sur le développement économique prévue en mars prochain à Charm el-Cheikh, l’Egypte entend ainsi se montrer sous son meilleur jour auprès des investisseurs étrangers.

C’est ainsi que s’achève ce numéro de Busines Middle Est.
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