"8000 enfants syriens ont passé les frontières seuls", Unicef

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Par Euronews avec EURONEWS
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Alors que le conflit syrien entre dans sa cinquième année et que l’aide humanitaire peine à s’organiser en Syrie, comment les enfants vivent-ils au

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Alors que le conflit syrien entre dans sa cinquième année et que l’aide humanitaire peine à s’organiser en Syrie, comment les enfants vivent-ils au quotidien? A quelles difficultés sont-ils confrontés?
Les réponses de Laurent Chapuis, conseiller régional pour la protection de l’enfant à l’Unicef.

Laurence Alexandrowicz, euronews :

“Vous êtes basés en Jordanie pour l’Unicef, est-ce que vous pouvez travailler en Syrie? “

Laurent Chapuis, Unicef :

“C’est extrêmement difficile mais nous répondons aujourd’hui au besoin de 14 millions d’enfants affectés par cette crise, que ce soit en Syrie ou dans les pays voisins.
Au cours de l’année 2014, l’Unicef et ses partenaires sont parvenus à vacciner 3 millions d’enfants en Syrie contre la poliomyélite, principalement dans les zones contrôlées par le gouvernement mais aussi dans les zones contrôlées par l’opposition.
Nous avons aussi vacciné plus de 800 000 enfants contre la rougeole, et nous soutenons l’accès à l‘éducation de 2.8 millions d’enfants en Syrie.”

Laurence Alexandrowicz, euronews :

“En quatre ans, de quelle manière avez vous vu la situation évoluer ? Il y a les bombes de Bachar al Assad, depuis quelques mois, la cruauté de l’Etat islamique… “

Laurent Chapuis, Unicef :

“Les conditions de vie des enfants n’ont fait que se détériorer en Syrie où ils sont soumis à des violations extrêmement graves, comme le recrutement par les forces et les groupes armés.
Ils sont aussi détenus ou victimes de violences de nature sexuelle. Leurs écoles, leurs centres de santé sont attaqués. Ce genre de violations ne cessent de s’accroître depuis 4 ans.”

Laurence Alexandrowicz, euronews :

“On a très peu d’infos sur ce qui se passe en Syrie; y a-t-il des zones où les civils sont plus épargnés, où les enfants mènent une vie presque normale ? “

Laurent Chapuis, Unicef :

“En Syrie, il y a des endroits où il y a toujours des écoles qui fonctionnent, des centres de santé qui fonctionnent. Ceci dit, même si on peut penser que la situation est normale dans ces zones-là, il faut savoir que même à Damas, il y a des populations assiégées. On a parlé récemment du grand camp palestinien de Damas, le camp de Yarmouk, âprement disputé par les forces gouvernementales et les forces de l’opposition, où 20 000 Palestiniens tentent de survivre et où l’aide humanitaire, qu’elle soit médicale ou alimentaire, ne rentre qu’au compte-goutte.”

Laurence Alexandrowicz, euronews :

“Il y a aussi des enfants qui fuient et qui fuient seuls ?”

Laurent Chapuis, Unicef :

“Effectivement, il y a aujourd’hui deux millions d’enfants syriens qui vivent dans les pays voisins.
Parmi eux, plus de 8 000 enfants ont passé les frontières seuls, sans leurs parents, non accompagnés.
Ils bénéficient aussi de la réponse mise en oeuvre par l’Unicef et ses partenaires.
Ceci étant dit, ce types de programmations est extrêmement complexe, demande énormément de ressources.
Si l’Unicef veut mener à bien ses opérations pour 2015, 900 millions de dollars seront nécessaires, pour répondre au besoin des enfants syriens en Syrie, des enfants syriens dans les pays voisins, mais aussi des enfants dans les communautés hôtes, qu’il s’agisse des enfants libanais, jordaniens, turcs ou irakiens.
Malheureusement, jusqu‘à présent, l’Unicef n’a réussi à mobiliser que 100 millions de dollars, alors que nous sommes déjà au mois de mars.”

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