Les cours du pétrole remontent, mais pour combien de temps ?

Les cours du pétrole remontent, mais pour combien de temps ?
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Par Euronews
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Bienvenue dans Business Middle East. Au sommaire de cette édition : la remontée des cours du pétrole. Le prix du baril a en effet connu un rebond

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Bienvenue dans Business Middle East. Au sommaire de cette édition : la remontée des cours du pétrole.

Le prix du baril a en effet connu un rebond significatif la semaine dernière, enregistrant même son plus haut niveau depuis le début de l’année.

Dans le même temps, la baisse inattendue des stocks américains de brut ont conduit la banque JP Morgan Chase à revoir à la hausse ses prévisions concernant les cours du pétrole pour 2016.

Par ailleurs, l’Iran a annoncé son intention d’augmenter sa production de brut et de regagner sa place de puissance pétrolière mondiale une fois les sanctions internationales levées. De son côté, l’OPEP a laissé entendre qu’elle n’envisageait pas de réduire sa production prochainement.

Alors, dans quelle mesure les cours du pétrole sont-il bel et bien en train de remonter ? Et quelles sont les chances que le prix du baril atteigne les 100 dollars ? Éléments de réponse avec ce reportage.

Le marché pétrolier international reprend donc son souffle après l’embellie qu’ont connu les cours la semaine dernière.

Les tensions continues au Moyen-Orient, le conflit au Yémen, la chute des exportations libyennes de brut et la baisse du dollar au cours des derniers mois sont autant de facteurs ayant contribué à la diminution de l’offre.

Autre bonne surprise : l’annonce faite par le département américain de l‘Énergie mercredi dernier concernant les stocks de brut américain qui ont diminué de 3,9 millions de barils – une première depuis le mois de janvier – et ce, contrairement aux prévisions des analystes qui, eux, tablaient sur une augmentation de 1,5 million de barils.

Dans le même temps, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zanganeh, a fait savoir que son pays était bien décidé à retrouver son rang de puissance pétrolière mondiale une fois les sanctions internationales levées.

“En moins de 10 jours, nous pouvons recommencer à augmenter notre production, a-t-il déclaré récemment. Et en 6 mois maximum, nous serons à même d’atteindre les 3,8 millions de barils. Et d’ici à mars 2016, nous serons capables de produire 4 millions de barils de brut par jour.”

Tous les acteurs du secteur attendent désormais la prochaine réunion de l’OPEP prévue pour le 5 juin, afin de savoir si l’Organisation accepte finalement de diminuer sa production afin de booster les cours du pétrole.

Daleen Hassan, euronews :
“Un optimisme prudent prévaut actuellement parmi les investisseurs alors que le dollar reste volatile et l’offre pétrolière excédentaire, et ce, malgré la récente remontée des cours du brut.

Retrouvons depuis Londres, Nour Eldeen Al-Hammoury, Responsable en chef des Stratégies Marchés, chez ADS Securities.

Nour, la reprise des cours du brut va-t-elle perdurer ? Et entrons-nous dans une phase de stabilité des prix ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury, ADS Securities :
“Bonjour Daleen, d’un point de vue technique, on peut définitivement dire que nous sommes sur un marché haussier. Car dans la mesure où un actif augmente de plus de 20 %, il est considéré comme haussier.

Concernant le pétrole, il a déjà regagné 45 % de sa valeur, donc oui, le marché pétrolier est un marché haussier. Cependant, le maintien de la tendance actuelle dépendra de l‘évolution de la demande globale, de la reprise mondiale et de la contraction de l’activité en Chine, en particulier après le ralentissement observé cette année et l’année dernière.”

Daleen Hassan, euronews :
“Quel est l’impact de la baisse du dollar sur l’embellie récente des cours du pétrole ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury, ADS Securities :
“Le fléchissement récent du dollar a effectivement eu un effet notable sur les cours du Brent et du WTI. La devise américaine a enregistré sa baisse mensuelle la plus importante depuis 2009, perdant plus de 6,45 % au cours du dernier mois et demi.”

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Daleen Hassan, euronews :
“Le ministre iranien du Pétrole a déclaré que son pays était prêt à augmenter sa production de pétrole si les sanctions internationales étaient levées. Quel effet cela aurait-il sur le marché ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury, ADS Securities :
“De nombreux analystes, et même des hommes politiques doutent de la capacité de l’Iran à pouvoir augmenter sa production aussitôt après la levée de ces sanctions. Mais, si c‘était le cas, il y aurait alors de grandes chances pour que l’OPEP intervienne plus tôt que prévu. Les marchés sont d’ailleurs impatients d’entendre ce que l’OPEP annoncera lors de sa réunion de juin. Toutefois, si l’OPEP ne bougeait pas, alors oui, la hausse de la production pétrolière iranienne serait perçue comme un nouveau facteur négatif pour les prix du brut.”

Daleen Hassan, euronews :
“Quelles sont les prévisions pour les mois à venir ? Le prix du baril pourrait-il atteindre les 100 dollars ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury, ADS Securities :
“Plusieurs facteurs doivent intervenir pour soutenir les cours du brut jusqu‘à 100 dollars et au-delà.

Le premier facteur concerne l’augmentation de la demande mondiale et la reprise après les récents chocs économiques.

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Deuxième facteur, la Réserve fédérale américaine relèvera-t-elle ou non ses taux d’intérêt lors de sa réunion du mois de juin ? Si la FED repousse à plus tard la hausse de ses taux d’intérêt, cela pourrait peser sur le dollar. Par conséquent, les prix du pétrole resteront soutenus par la baisse du dollar.

Le troisième facteur dépend de la décision que l’OPEP prendra également en juin concernant une éventuelle réduction de sa production. Si elle diminue sa production, cela abaissera la pression sur les prix pétroliers.

Si ces facteurs sont réunis, alors, il sera plus facile d’envisager un baril à plus de 100 dollars. Cela dit, le pétrole est une denrée indispensable. Peu importe que son prix dégringole, il finira toujours par remonter, car il n’y a pas d’alternative pour les dix ans à venir.”

Daleen Hassan, euronews :
“Merci Nour, nous attendons donc le mois de juin avec impatience.”

C’est ainsi que s’achève cette édition de Business Middle East. N’hésitez pas à poster vos commentaires sur nos pages des réseaux sociaux. Et à la semaine prochaine !

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