L'Irak se pose en médiateur dans la crise qui oppose l'Iran et l'Arabie saoudite

L’Irak tente de jouer les médiateurs entre l’Iran et l’Arabie saoudite. En visite à Téhéran où il a été reçu par son homologue iranien, le chef de la diplomatie irakienne a dit travailler à faire baisser les tensions entre les deux grands rivaux chiite et sunnite. Ibrahim al-Jaafari a mis en garde contre un conflit qui risquerait d’embraser tout le Moyen-Orient.
“ L’Irak est au coeur de la région, a-t-il dit, et nous cherchons à mettre à profit nos relations avec les pays arabes et d’autres pays pour que l’Irak puisse jouer un rôle dans l’apaisement des tensions entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Cette responsabilité nous incombe. “
Le gouvernement irakien est d’autant plus exposé qu’il tente de réconcilier chiites et sunnites dans un pays où ces deux communautés représentent chacune la moitié de la population. Or ce mercredi encore, des chiites sont descendus dans les rues de Badgad pour protester contre l’Arabie saoudite qui a fait exécuter un dignitaire chiite le week-end dernier.
Autre signe de l’escalade régionale, Bahreïn, proche de l’Arabie saoudite, a affirmé avoir démantelé une cellule proche des Gardiens de la révolution iraniens projetant des attentats sur son sol, et Djibouti a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran.
Au sein même de l’Arabie saoudite, l’exécution du cheikh Nimr al-Nimr a ravivé les rancoeurs de la minorité chiite. Dans son village natal, on observait un troisième et dernier jour de deuil.