Egypte : ces femmes arabes qui ouvrent la voie pour l'égalité dans le travail

Egypte : ces femmes arabes qui ouvrent la voie pour l'égalité dans le travail
Par Mohammed Shaikhibrahim avec Sandrine Delorme
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Reportage dans les rues du Caire, à la rencontre de ces femmes qui ont "choisi un métier d'homme" : chauffeur de taxi, employé de station service et soudeur...

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Om Waleed est chauffeure de taxi au Caire, un travail qu’elle accomplit envers et contre tous pour soutenir sa famille. Elle a brisé un tabou social et se bat contre le harcèlement et le rejet de la société au quotidien.

Notre correspondant l’a accompagnée pour un court voyage dans les rues du Caire, une des capitales du monde arabe les plus encombrées, ce qui ne facilite pas sa tâche, mais elle l’accomplit avec brio. C’est la première femme à conduire un taxi au Caire…

Au début, j’ai dû faire face à beaucoup de problèmes avec les autres chauffeurs, parce qu’ils étaient surpris de voir une femme au volant d’un taxi et ils n’arrêtaient pas de me demander, tu conduis un taxi ? Mais pourquoi ? Qu’est-ce que c’est que ça ? J‘étais frustrée au début et je rentrais à la maison, puis j’ai appris à ne pas tenir compte de ces commentaires, à ne pas faire attention à ces mots de la rue, à ce harcèlement, à ces moqueries.

Un peu moins de 25 % des femmes entre 15 et 64 ans travaillent en Egypte.

La première station service à engager des femmes a vu le jour. Ici, huit jeunes femmes travaillent. Elles ont été spécialement formées pour répondre aux clients masculins qui se montrent en général surpris de voir des femmes faire ce travail.
Elles ont droit à des visages choqués, mais aussi admiratifs de la part des femmes.

Hadeel Ashraf, employée :
Mon père refusait l’idée au début, il me demandait comment tu peux travailler dans la rue, dans un espace ouvert comme ça ?! Et comment une femme peut-elle faire le travail d’un homme ? Ils refusaient complètement l’idée, mais j’ai commencé à travailler, j’ai trouvé ça très facile et très simple, contrairement à ce que m’avaient dit mes parents, et ils ont commencé à accepter l’idée après ça.

Dans ce petit atelier, Om Khada a appris son métier, elle travaille le métal, soude, créé. A force de patience et de travail, elle a fait sa place. Elle a même damé le pion à ses concurrents, franchissant les obstacles au fur et à mesure. Elle a prouvé que les femmes ne sont pas faibles et au moins autant productives que les hommes.

C‘était très étrange au début pour beaucoup de gens de voir une femme travaillant dans ce domaine et commerçant avec les hommes dans la rue. Ils me demandaient pourquoi tu travailles ? Comment ça se passe ? Après quelques années, ils se sont habitués à mon travail, les gens commencent à bien me connaître, je peux vous dire que les femmes n’ont aucune honte à avoir, peu importe le travail qu’elles font, à moins que ce soit illégal.

Et notre correspondant, Mohammed Shaikhibrahim, de conclure : “ces femmes qui travaillent sont encore trop peu nombreuses, trop rares dans les sociétés arabes, mais elles prouvent qu’elles peuvent briser les codes qui leur sont imposés. Et leurs rêves ne s’arrêtent pas là, même si le fossé est encore très grand entre la réalité et le désir d’une égalité réelle avec les hommes.”

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