Le processus de renvoi de migrants de Grèce vers la Turquie a été suspendu jusqu'à vendredi en raison d'une forte augmentation des demandes d'asile.
Un nouveau navire arrive dans le port turc de Dikili.
A son bord, une soixantaine de migrants, qui ont été interceptés par les garde-côtes alors qu’ils essayaient de rejoindre les îles grecques. L’accord, conclu entre Bruxelles et Ankara, n’empêche pas certains de continuer à tenter ces traversées clandestines et périlleuses. Pour Khodor, un Palestinien, c’est une question de survie. “J’arrive du Liban, mais je n’ai pas le droit de vivre ou de travailler là-bas. Vous savez, nous les Palestiniens, on n’a même pas un pays, une terre.”
Si elles n’ont pas stoppé, les traversées en mer Egée ont toutefois reculé depuis le début, lundi, du processus de renvoi des migrants de Grèce vers la Turquie. Ce processus a été suspendu jusqu‘à vendredi en raison d’une forte augmentation des demandes d’asile, qui doivent être examinées par les autorités, avant qu’une décision d’expulsion ne soit prononcée.
Pour les migrants, qui dorment à même le sol dans le port grec de Chios, obtenir la protection internationale est une nécessité : “Tous nos rêves seront brisés si nous sommes renvoyés. Nous avons dépensé beaucoup d’argent pour venir ici”, explique Abdul Wahid, un Pakistanais.
De nombreuses ONG s’indignent du traitement réservé aux migrants et aux réfugiés. Elles dénoncent des expulsions illégales, qui peuvent mettre la vie de ces hommes et femmes en danger. Ali, un Pakistanais, raconte l’histoire de deux hommes qui se sont suicidés après avoir été renvoyés dans leur pays : “Ils ont mis une corde autour de leur cou et se sont pendus. Car si on retourne chez nous, on ne sera plus en mesure de vivre. Certains ont vendu leur maison. S’ils reviennent chez eux, ils vont mourir. Qu’est-ce qu’ils vont faire ?
Quelque 6.000 migrants, arrivés depuis le 20 mars sur les îles grecques, doivent être renvoyés vers la Turquie. En demandant l’asile, ils éspèrent éviter ce retour forcé ou gagner du temps.