Un petit homme en chemisette, à peine visible au milieu d’une foule compact, il s’agit de Rodrigo Duterte. Le nouveau président philippin a tout fait
Un petit homme en chemisette, à peine visible au milieu d’une foule compact, il s’agit de Rodrigo Duterte. Le nouveau président philippin a tout fait durant la campagne pour apparaître au plus proche du peule. Celui surnommé le Trump philippin pour ces positions populistes très outrancières a remporté l‘élection avec près de cinq millions de voix d’avance selon l’organisme de contôle du suffrage. Il bénéficie de 38,6% des votes après dépouillement de 90% des bulletins.
Derrière, en deuxième position Mar Roxas, avec 23,12% et Grace Poe arrive troisième avec 21,76%.
Auto-application de la grâce présidentielle
Dans un pays où un quart des 100 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté, alors que la croissance est de 6% par an, le discours anti-élite de Duterte a su séduire. Depuis 30 ans, l’archipel est largement dirigé par des clans familiaux soutenus par de puissants hommes d’affaires, un système qui a contribué à enraciner les écarts de richesse. Mar Roxas, par exemple, est lui-même membre d’un de ces clans, puisque son grand-père fut président après la Seconde Guerre mondiale.
Duterte, maire de la grande ville de Davao, a aussi capitalisé sur son discours anti-délinquance. Sa méthode: tuer, selon son estimation, 100 000 délinquants et si le congrès n’approuve pas, il a dit être prêt à passer outre. En cas de pousuites judiciaires, il s’appliquera (à lui-même) la grâce présidentielle…
Il a même été jusqu‘à qualifier le pape en déplacement dans l’archipel de “fils de pute” pour avoir occasionné des embouteillages, alors même que 80% des phillippins sont de fervents catholiques.
Trois décennies après la fin de la dictature de Marcos, la crainte d’un retour à un régime autoritaire inquiète.
11 personnes sont mortes lundi dans des violences liés aux élections.
Avec AFP