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Les Serbes de Bosnie élisent le successeur de Milorad Dodik lors des élections présidentielles régionales

Milorad Dodik déposant son bulletin de vote, Bosnie-Herzégovine, 23.11.2025.
Milorad Dodik déposant son bulletin de vote, Bosnie-Herzégovine, 23.11.2025. Tous droits réservés  Radivoje Pavicic/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
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Par AB & euronews
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Sinisa Karan, soutenu par le dirigeant déchu Milorad Dodik, a été élu avec plus de 50 % des voix, ce dimanche, lors des élections anticipées organisées en République de Srpska.

La République de Srpska a élu un nouveau président, ce dimanche 23 novembre. Les quelque 1,2 million d'électeurs étaient appelés aux urnes et ont soutenu un allié du dirigeant séparatiste serbe de Bosnie, Milorad Dodik. Sinisa Karan, a remporté 50,89 % des suffrages, tandis que son principal adversaire, Branko Blanusa, en a obtenu environ 47,81 %, avec 92 % des votes dépouillés.

Avant même la publication des résultats partiels, Milorad Dodik a déclaré la victoire de Sinisas Karan et a fustigé la procédure qui a conduit à sa destitution. "Ils ont voulu faire tomber Dodik dans un processus injuste. Maintenant, ils ont deux Dodik et ils nous regarderont chaque jour", a-t-il déclaré.

Sinisa Karan a ajouté que "nous reprendrons là où nous nous sommes arrêtés".

De son côté, Branko Blanusa a déclaré que Sinisa Karan avait été favorisé dans les médias officiels, même s’il avait assuré, plus tôt dans la journée, que les campagnes s’étaient déroulées dans "une atmosphère juste et tolérante". Il a également affirmé que sans manipulations, il aurait été déclaré vainqueur.

Sinisa Karan ne devrait rester au pouvoir qu'un an, avant les élections générales prévues en octobre 2026.

Dodik condamné

Le vote anticipé de ce dimanche a eu lieu après que Milorad Dodik a été destitué de la présidence en raison de politiques séparatistes qui alimentaient l’instabilité dans cette nation balkanique marquée par les tensions ethniques.

En août, il a été déclaré coupable d’avoir désobéi aux ordres du Haut Représentant international pour la Bosnie. Il a été condamné à un an de prison et à six ans d'inéligibilité. Il a depuis payé une amende pour éviter la prison et s’est retiré de la présidence tout en demeurant à la tête de son parti au pouvoir, l’Alliance des sociaux-démocrates indépendants.

Le bureau du procureur fédéral de Bosnie a porté plainte contre Milorad Dodik en août 2023, en vertu d'un article du code pénal qui prévoit une peine de prison et une interdiction d'exercer une fonction pendant dix ans au maximum pour quiconque ne respecte pas, n'applique pas ou ne fait pas obstacle aux décisions du haut représentant de la communauté internationale.

Milorad Dodik a déjà été accusé d'ignorer les décisions du Haut Représentant Christian Schmidt pour avoir signé la loi rejetant l'institution et les pouvoirs du Haut Représentant.

Malgré sa condamnation, il a participé activement à la campagne électorale de Sinisa Karan. "Je resterai avec vous pour nous battre pour nos objectifs politiques", a-t-il répété, assurant à plusieurs reprises que la "victoire de Karan sera aussi ma victoire".

Une structure complexe

Les Serbes de Bosnie administrent environ la moitié du pays, appelée Republika Srpska. L’autre moitié est gérée conjointement par les Bosniaques, principalement musulmans, et les Croates. Les deux entités sont liées par une administration centrale.

La structure politique complexe de la Bosnie a été établie il y a trente ans dans le cadre d’un accord de paix négocié par les États-Unis pour mettre fin au conflit ethnique sanglant de 1992-1995, qui a fait plus de 100 000 morts et des millions de déplacés.

La guerre a commencé lorsque la Bosnie a déclaré son indépendance vis-à-vis de la Yougoslavie et que les Serbes du pays ont pris les armes pour se tailler leur propre territoire, espérant rejoindre la Serbie voisine. Milorad Dodik défend toujours la séparation éventuelle de l’entité contrôlée par les Serbes vis-à-vis de la Bosnie, qu’il juge à plusieurs reprises non viable.

Il avait également fait l’objet de sanctions américaines et britanniques pour de telles politiques. Mais les États-Unis ont levé les sanctions le mois dernier après que Milorad Dodik a accepté de se retirer. Il s’est d'ailleurs heurté à plusieurs reprises à l’envoyé international chargé de superviser la paix, Christian Schmidt, et a déclaré ses décisions illégales en Republika Srpska.

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