Processus de destitution au Brésil : où en est Dilma Rousseff ?

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Par Euronews avec Sandrine Delorme
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La procédure parlementaire de destitution a été enclenchée en décembre contre Dilma Rousseff. Eduardo Cunha, alors encore Président de la chambre des

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La procédure parlementaire de destitution a été enclenchée en décembre contre Dilma Rousseff. Eduardo Cunha, alors encore Président de la chambre des députés, accepte et transmet une pétition de l’opposition pour lancer la procédure.

Rousseff est accusée d’avoir manipulé des comptes publics pour cacher l‘état des finances du pays et se faire réélire en 2014. Elle affirme alors avoir simplement fait la même chose que ses prédécesseurs…

“Il n’y a rien qui pèse sur moi, aucun soupçon de détournement d’argent public. Je n’ai pas de compte à l‘étranger et je ne cache pas l’existence de biens personnels au peuple” déclarait-elle en décembre.

Rousseff a subi un gros revers en avril lorsque la commission parlementaire chargée d’enquêter a ouvert la voie au vote de la chambre des députés.

Vote qui s’est déroulé le 17 avril et lors duquel 367 députés sur 513 ont approuvé la poursuite de la procédure en destitution…et donc, c’est au tour du Sénat de se prononcer.

Mais dans l’intervalle, pour compliquer un peu plus la chose, la semaine dernière, le Président de la chambre des députés, Eduardo Cunha, a été suspendu.

Il est accusé d’avoir “usé de ses fonctions dans son propre intérêt, de façon illicite pour empêcher que l’enquête qui le visait n’arrive à son terme“. Il est en effet sous le coup d’une enquête concernant des faits de corruption et de blanchiment d’argent en lien avec le gigantesque scandale Petrobras.

Cunha est donc remplacé par Waldir Maranhao. Le Centriste décide alors d’abord d’annuler le vote, invoquant des irrégularités, puis change d’avis, sous la pression…

Ce dernier retournement a créé un peu plus de confusion quant à la suite du processus, le Président du Sénat a même accusé Maranho de “jouer avec la démocratie“, mais cela ne change pas grand chose au final.
Puisque Renan Calheiros avait déjà approuvé la suite du processus de destitution…

Ce mercredi 11 mai, si les sénateurs votent contre, tout sera abandonné. S’ils votent pour, et il suffira de la majorité simple, Dilma Rousseff sera suspendue et Michel Temer deviendra Président du Brésil.

Le Sénat aura alors 180 jours pour mener enquête et procès. A l’issue de cette période, les sénateurs qui auront assisté au procès, devront décider d‘écarter Dilma Rousseff ou non du pouvoir. Elle serait privée de tout droit politique et ne pourrait pas se représenter pendant 8 ans. Temer resterait au pouvoir jusqu‘à la fin du mandat, soit le 31 décembre 2018.

Michel Temer, qui occupe le poste de vice-président de Dilma Rousseff depuis son premier mandat, et dont le parti a quitté la coalition gouvernementale fin mars, ne cache pas son désir de gouverner.

Mais il pourrait bien lui aussi faire face à un processus de destitution en raison de soupçons de corruption. Une perspective qui soulève de nombreuses inquiétudes au Brésil…

More sinned against than sinner? Dilma Roussef and Brazil's impeachment fight https://t.co/60D2qKPiYWpic.twitter.com/IjQGyVc32h

— Guardian World (@guardianworld) 9 mai 2016

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