Hillary versus Bernie : le bras de fer

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Par Stefan Grobe  avec Sandrine Delorme, Sophie Desjardin, Sabine Brogi
Hillary versus Bernie : le bras de fer

C’est un nouveau bras de fer qui s’annonce entre Hillary Clinton et Bernie Sanders, avec ce dernier Super Tuesday ! Les électeurs démocrates vont s’exprimer en Californie, au New Jersey, dans le Montana, au Nouveau-Mexique, dans le Dakota du Nord et du Sud. La semaine prochaine, il ne restera que Washington, et la bataille fait rage entre les deux candidats démocrates. Bernie Sanders, le sénateur du Vermont conteste la victoire annoncée d’Hillary Clinton.

On peut dire que Sanders est en mission suicide

Allan Lichtman spécialiste de l'Histoire des élections présidentielles américaines

Notre correspondant Stefan Grobe a rencontré la journaliste politique du Washington Post Abby Phillips qui couvre la course à la Maison Blanche depuis le début :


“Les Démocrates ne sont pas tous acquis à Hillary Clinton. Bon nombre d’entre eux estiment que c’est la plus qualifiée ou qu’elle a le profil pour l’emploi, mais beaucoup se demandent si elle partage leurs valeurs. Ce sera un défi pour Hillary de consolider le vote de ces gens, tout spécialement celui des jeunes, qui, non seulement ne la connaisse pas aussi bien que les vieux Démocrates, mais qui n’ont pas confiance en elle.”

A 68 ans, l’ancienne Première dame et Secrétaire d’Etat ne ménage pas ses efforts pour changer son image chez les jeunes. Elle pourrait devenir la première femme à être investie pour l‘élection présidentielle par l’un des grands partis américains. Mais l‘électorat jeune ne voit semble-t-il pas le caractère historique d’une telle candidature…

Selon Allan Lichtman, le spécialiste de l’Histoire des élections présidentielles américaines, Bernie Sanders fait le lit de Donald Trump :


“En continuant la lutte, alors que mathématiquement, il est en voie d‘être éliminé, il ne fait qu’une seule chose, il fait élire Donald Trump. On peut dire que Sanders est en mission suicide. Il ne peut pas gagner, il ne peut pas être l‘élu des Démocrates, mais il peut faire élire Donald Trump, un candidat qui est, et il le sait, juste à l’opposé de tout ce qu’il défend.”

Pourtant, Bernie Sanders n’en démord pas. Il affirme même vouloir faire changer d’allégeance les superdélégués, des responsables et élus du Parti démocrate libres de leur vote, lors de la convention d’investiture de Philadelphie, en juillet. Plus de 500 sur 700 se sont ralliés à Hillary Clinton.

Et notre correspondant à Washington de conclure :

A un certain point, Bernie Sanders devra bien céder à Hillary Clinton, que ce soit cette semaine ou lors de la Convention. La question est de savoir si ses partisans accepteront la défaite et se rallieront à elle. Plus Sanders attend, plus il sera difficile d’unifier le parti pour l‘élection générale“.