L'Irlande du Nord face au Brexit

L'Irlande du Nord face au Brexit
Par Beatriz Beiras
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La Reine Elisabeth II a fait sa première apparition publique depuis que les Britanniques ont décidé de sortir de l’Union européenne.

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La Reine Elisabeth II a fait sa première apparition publique depuis que les Britanniques ont décidé de sortir de l’Union européenne. Elle a eu lieu lors d’une visite de deux jours avec le Prince Philip en Irlande du Nord. Malgré une semaine marquée par le Brexit, la monarque n’a rien perdu de son sens de l’humour. “Je suis toujours en vie”, a-t-elle ainsi répondu au “Comment allez-vous ?” du vice-Premier ministre d’Irlande du Nord et leader du Sinn Féin, Martin McGuinness.

Dans cette région autonome où 56 % des électeurs ont voté pour rester dans l’Union européenne, le Brexit a fait l’effet d’un coup de tonnerre. Les Républicains du Sinn Féin ont immédiatement appelé à un référendum sur une Irlande unifiée. Une demande adressée au futur Premier ministre britannique.

“Quel qu’il soit, il devra faire avec ce que nous pensons être une demande légitime du Sinn Fein après un vote qui nuit gravement aux gens du nord et organiser un referendum sur la frontière”, a dit Martin McGuiness, et comme le prévoient les termes de l’accord de paix de 1998. Le Brexit entraînerait un changement de la situation actuelle. La frontière de 499 kilomètres entre le Royaume-Uni et la République d’Irlande est des plus poreuse.

Il est difficile de réellement la matérialiser. Des fermes, des petites routes, et même des familles entières vivent à cheval entre les deux pays. Or, avec le Brexit, l’Irlande du Nord deviendrait de facto une frontière extérieure de l’Union européenne. Les frontaliers craignent que Londres limite alors la libre circulation des personnes.

“Ce serait une catastrophe. Nous aurions à nouveau une frontière dont nous avons essayé de nous débarrasser durant un siècle. Nous ne voulons pas la voir revenir”, dit un Nord-Irlandais.

Coté irlandais, les politiques sont bien conscients du problème. “Il devra y avoir un accord entre les membres restants de l’UE et la Grande-Bretagne sur la façon dont les personnes pourront traverser cette frontière. Nous ne voulons pas d’une situation où des personnes voulant aller d’un village à l’autre, voir des membres de leur famille, auront à subir un contrôle de passeport. Nous ne voulons pas de ça”, explique John Paul Feeley, élu du Fianna Fáil, deuxième force politique du pays.

Ce que le Brexit menace aussi, c’est l‘économie de l’Irlande du Nord exclue du marché unique contrairement au reste de l‘île.

“Une famille sur quatre en Irlande du Nord dépend des échanges frontaliers, du commerce. Cela représente 50 000 emplois. Nous devons faire en sorte que cette barrière ne se dressent pas à nouveau”, conclut Stephen Kelly, PDG d’une société nord-irlandaise.

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