Turquie : le processus de paix avec les Kurdes peut-il reprendre ?

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Le processus de paix entre Ankara et le PKK a-t-il une chance de reprendre un jour ? La question se pose après les nouvelles attaques meurtrières visant les forces de sécurité, dans le sud-est de la Turquie. Les attaques de ce type se sont multipliées depuis un an, après trois années de trêve.

Quelle stratégie adopter face aux Kurdes ? Au lendemain du putsch raté, Recep Tayyip Erdogan donnait le ton. Le président turc recevait ce-jour là les principaux leaders politiques, à l’exception de Selahattin Demirtaş, le leader du HDP, le parti pro kurde.

Le 7 août dernier, soit plus de trois semaines après la tentative de coup d’Etat, le dirigeant du parti pro-kurde était de nouveau écarté par le président turc, à l’occasion d’un grand meeting pour la démocratie et en hommage aux martyrs.
Interrogé sur la question, Erdogan répond : “Je ne peux tenir des réunions qu’avec des groupes qui défendent ces quatre principes : une patrie, un peuple, un État et un drapeau. Ma ligne rouge, c’est de ne pas rencontrer ceux qui se sont imprégnés par la terreur et y participent.”

Quant au leader du HDP, Selahattin Demirtaş, il dit croire toujours à la reprise du processus de paix. Et il dénonce l’attitude d’Erdogan : “Diaboliser des gens qui ont pris part au processus, les exclure de la société, en faire des ennemis, ne fera du bien à personne. Or, c’est ce qu’ils sont en train d’essayer de nous faire. Nous étions sur la bonne voie avant, et nous le sommes également aujourd’hui. Et si les pourparlers de paix devaient reprendre demain, nous continuerons à être sur le terrain.’‘

Le processus de paix avait été lancé en 2009, après trente ans d’une guerre sanglante. Mais en novembre dernier, après les élections générales, Ankara confirmait la suspension des pourparlers avec les séparatistes kurdes, mettant fin aux espoirs d’une paix durable. Difficile de dire aujourd’hui combien de temps cette situation va durer.