Bannir l’excision en Egypte, c’est l’objectif du gouvernement qui annonce vouloir durcir sa législation avec un projet de loi qui prévoit jusqu‘à sept ans de prison pour toute personne pratiquant cett
Bannir l’excision en Egypte, c’est l’objectif du gouvernement qui annonce vouloir durcir sa législation avec un projet de loi qui prévoit jusqu‘à sept ans de prison pour toute personne pratiquant cette mutilation. Le texte approuvé par le gouvernement doit encore être débattu au Parlement.
L’excision, ablation partielle ou totale des organes génitaux externes féminins à des fins non médicales est illégale dans le pays depuis 2008. Malgré cela, l’excision tradition qui remonte au temps des Pharaons et entend “purifier” les femmes de la tentation sexuelle reste largement pratiquée. Cette opération est passible de trois mois à deux ans de prison.
Selon un rapport de l’UNICEF publié en février dernier, plus de 200 millions de femmes et jeunes filles dans 30 pays ont subi une mutilation génitale. Les pays les plus concernés par cette pratique sont la Somalie (98%), la Guinée (97%) Djibouti (93%), la Sierra Leone (90%), l’Egypte (87%) le Mali (89%) et l’Erythrée (83%).
Sur les 200 millions de femmes touchées, 44 millions ont moins de 15 ans, principalement en Gambie (56%), en Mauritanie (54%) et en Indonésie ( 49%) .
Ifrah a 17 ans et vit dans un camp de réfugiés qui abrite des milliers de déplacés somaliens. Elle a souffert de nombreuses complications après son excision : “J’avais 8 ans quand on m’a excisée. J’ai eu beaucoup de problèmess. J‘étais à la maison, j’avais très mal et je suis restée couchée plusieurs jours à cause des points de suture, mes jambes étaient attachées pour être sûr que je ne bougerai pas pour que les points restent en place. Je ne pouvais pas uriner normalement, je devais me coucher sur le côté.”
Le docteur somalien Maryam Omar Salad explique que cette pratique peut entraîner des complications majeures lors d’un accouchement, pour la mère comme pour l’enfant : “Quand le bébé arrive dans le canal de naissance, il ne peut pas sortir; il arrive aussi que le bébé s’asphyxie et qu’il vienne au monde mort-né ou qu’il ait besoin d’une longue réanimation, ce qui peut entraîner une paralysie cérébrale”.
Les mutilations génitales sont reconnues au niveau international comme étant une violation des droits fondamentaux des femmes et des filles. “De nombreux pays ont renforcé leurs législations pour condamner l’excision. Et de nombreuses communautés locales se sont positionnées publiquement contre l’excision, ouvrant ainsi des brèches qui permettent d’entrevoir des progrès” conclut le rapport de l’UNICEF.
avec AFP