Femme afghane en danger : Fawzia réclame une vraie prison

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Par Euronews
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15 ans après le début de la guerre qui a chassé du pouvoir les talibans, beaucoup de femmes en Afghanistan continuent d‘être privées de leurs droits fondamentaux et d‘être condamnées pour “crimes…

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15 ans après le début de la guerre qui a chassé du pouvoir les talibans, beaucoup de femmes en Afghanistan continuent d‘être privées de leurs droits fondamentaux et d‘être condamnées pour “crimes moraux”.
Ici, dans le Paktika, l’une des provinces les plus pauvres et reculées du pays, les femmes dénoncent l’absence de réelles prisons.

Une jeune fille de 18 ans a accepté de témoigner sous un faux nom, Fawzia. Condamnée à un an et demi de prison pour fugue amoureuse et adultère, elle est forcée de purger sa peine dans la maison privée d’un chef tribal :

Dieu interdit que toute femme soit gardée dans la maison d’un aîné comme moi et tolère ce traitement particulièrement dure. Ici, il n’y a personne pour s’occuper de vous ou faire attention à vos besoins. J’appelle le gouvernement et le département des affaires des femmes, à faire construire une prison pour femmes, pour que nous puissions suivre nos peines en prison, pas dans les maisons des chefs tribaux.

Les femmes afghanes sont à la merci des hommes chez qui elles sont placées.
Elles travaillent sans salaire, comme domestique.

Ici, les règles tribales de l’ethnie Pashtoune priment sur tout autre forme de loi.

Fawzia est logée dans une hutte à côté de la maison du chef depuis 2015. Elle dit être maltraitée et considérée comme une esclave.

Khalil Zadran n’y voit aucun problème, sa seconde femme est une ancienne détenue :

Quand une femme ou une fille commet un acte considéré comme un crime, le gouverneur ou la police m’appelle et me disent, ‘on a pas de prison pour femme ici, alors si c’est possible, gardez-les chez vous’. Alors je leur fournis un endroit sûr jusqu‘à la fin de leur peine.

Toutes les femmes détenues de cette façon ne souffrent pas de mauvais traitements, mais elles n’ont pratiquement aucun recours légal et les risques d’abus sont importants.

La chef du département des affaires des femmes de Paktika, Bibi Hawa nous explique :

La situation est telle qu’une fois encore, ce sont les femmes qui sont perdantes. Le principal défi pour les femmes de la province de Paktika c’est d’obtenir une prison et un refuge sûr, une fois sorties de prison.

Il faut savoir que la plupart des installations pénitencières pour femmes qui existent aujourd’hui en Afghanistan ont été construites après 2001 grâce à des financements étrangers.

Et selon un rapport de Human Rights Watch de 2014, la moitié des détenues afghanes sont emprisonnées pour des “crimes moraux”, autrement dit pour des relations hors mariage, pour désobéissance au mari, pour avoir choisi un homme que la famille réprouve, parce qu’elle fuit un mariage forcé, ou parce qu’elles ont été violées…

Reportage Reuters

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