Témoignages de victimes du décret Trump

Témoignages de victimes du décret Trump
Par Euronews

Ils sont Iraniens, Irakiens ou Yéménites et ne peuvent plus se rendre aux Etats-Unis...

Donald Trump a signé vendredi un décret qui interdit l’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays majoritairement musulmans : Irak, Iran, Syrie, Soudan, Somalie, Yémen, Libye. Depuis, de nombreuses personnes sont bloquées, séparées de leurs proches, et s’inquiètent pour leur avenir. Les témoignages se multiplient sur les réseaux sociaux. En voici quelques-uns :

Nazanin Zinouri

Diplômée d’un doctorat, l’Iranienne Nazanin Zinouri vit depuis sept ans en Caroline du Sud. Le 20 janvier, elle s’est rendue en Iran pour rendre visite à ses proches, mais a dû écourter son séjour en apprenant la signature imminente du décret Trump. Elle a pu prendre un premier avion pour Dubaï mais, une fois sur place, a été empêchée d’embarquer pour Washington.

“C‘était choquant. Je ne pensais pas qu’un pays comme les Etats-Unis pouvait empêcher une personne, qui vit sur le territoire américain depuis des années et dispose d’un visa valide, de retourner chez elle (…) Je veux retrouver ma maison, mon chien, ma voiture, ma carrière. Mon histoire est comme celle de tant d’autres, qui ont dédié leurs vies à accomplir leur rêve américain et qui ont vu ce rêve être remis en cause, vendredi, sans raison.“, écrit-elle notamment.



Amin Karbasi

Amin Karbasi est professeur à la prestigieuse université de Yale. Il y a quelques semaines, sa femme est partie en Iran afin de présenter leur fille à ses grands-parents.

Aujourd’hui, Amin craint qu’elles ne puissent rentrer aux Etats-Unis. Et s’il rejoint sa famille en Iran, il risque de ne pas pouvoir revenir sur le sol américain.

Il a exprimé sa détresse sur les réseaux sociaux et aussi son incompréhension : “Nous sommes des résidents permanents aux Etats-Unis, ma fille est une citoyenne américaine (…) C’est une situation dévastatrice pour nous et j’espère qu’elle sera résolue prochainement.”



Mohammed Al Rawi

Mohammed Al Rawi officiait il y a quelques années comme traducteur pour le compte de journalistes à Bagdad. Il a depuis obtenu l’asile aux Etats-Unis et vit à Los Angeles où il devait recevoir la visite de son père. Mais les retrouvailles n’ont pas pu avoir lieu.

Sur Facebook, il raconte : “Mon père de 69 ans se trouvait au Qatar où il s’apprêtait à prendre un avion pour Los Angeles. Mais il a été renvoyé en Irak. Des officiels américains lui ont dit que Trump avait annulé tous les visas.”

Mohammed dit ne pas comprendre comment la mesure du nouveau président américain va permettre de faire barrage au terrorisme. Il en a lui même été la cible en Irak : “Al Qaida a saboté ma maison, pillé mes biens. C’est pour cela que je suis venu aux Etats-Unis comme réfugié.”



Fatemeh Shams

Fatemeh Shams a dû quitter l’Iran après les manifestations ayant entouré la présidentielle de 2009. Après plusieurs années au Royaume-Uni, elle vient tout juste de s’installer aux Etats-Unis.

Depuis le décret pris par Donald Trump, elle s’inquiète pour son avenir : “Tout, y compris ma carrière, est en danger. Je ne dors plus”, souligne Fatemeh, qui enseigne la littérature persane à l’université de Pennsylvanie.

“Le fait d‘être né en Iran fait de vous désormais un terroriste. On vous empêche d’avoir une vie normale, de voir des proches, de voyager, d‘être un être humain.”



Ali Abdi

Ali Abdi est étudiant en anthropologie à l’université de Yale. Il a quitté New York le 22 janvier pour l’Afghanistan afin d’y conduire des recherches. Il est depuis bloqué à Dubaï et ignore s’il va pouvoir retourner aux Etats-Unis.

“Comme activiste des droits de l’homme, je ne peux pas retourner en Iran, mon pays natal. Ce qui signifie que je suis le bienvenu nul part, ni en Iran, ni aux Etats-Unis”, raconte-t-il.

“Ce décret ne fait qu’alimenter l’islamophobie existante, qui est en augmentation aux Etats-Unis.”



Les réfugiés syriens

On trouve également sur Internet de nombreuses histoires de réfugiés syriens, dont le statut avait été approuvé, et qui s’apprêtaient à s’envoler pour les Etats-Unis. Mais ils n’ont pas pu partir à la dernière minute.

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